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lundi 30 mai 2011

Rafa atteint les quarts de finale à Roland Garros

Nadal se fait violence

En 2h26', Rafael Nadal s'est défait du Croate Ivan Ljubicic (7-5, 6-3, 6-2). L'Espagnol se hisse ainsi en quarts où il croisera la route de... Robin Söderling. 

Rafael Nadal n'est pas guéri, mais il se soigne. Face à Ivan Ljubicic lundi, on a par moments revu du grand Nadal, conquérant en coup droit, acharné en défense et rentrant dans le court avec assurance. Mais on a aussi revu encore le joueur qui, depuis le début du tournoi, a bien du mal à garder sa ligne directrice.

Il a fallu véritablement attendre 5-5 dans le premier set pour voir le n°1 mondial sonner la révolte. Avant, il a mené 3-1 balles de 4-1 pour aussitôt reculer et se faire rejoindre par l'expérimenté Croate qui lâchait de plus en plus ses lourdes frappes. Agacé de voir encore le scénario se répéter, ''Rafa'' a pris sur lui et a fait ces quelques incursions en plus dans le court et vers le filet qui ont tout changé. Plus qu'un changement tactique, c'est un nouveau départ dans les intentions affichées. Une voie vers laquelle il sait qu'il doit de toute manière tendre, comme il l'a confié par la suite.

Du mieux dans les intentions

Le conquérant a pris le pas sur le joueur dont la confiance en a pris un coup ces derniers mois. Les deux derniers sets n'ont pas forcément été très égaux du point de vue qualité mais ils ont été incroyablement meilleurs au niveau de l'approche. Les regards agacés voire perdus vers son clan ont ainsi laissé place aux poings serrés, aux encouragements sonores et à une attitude globale bien plus proche du patron du circuit qu'il est encore. Certes, l'adversaire du jour ne lui a pas fait payer ses errances et occasions. Un constat un peu étonnant de la part de Ljubicic qui a commis beaucoup de fautes et a un peu manqué d'audace. A croire que voir Nadal parfois fébrile perturbe même l'opposition. Pour combien de temps ? Peut-être suffisamment longtemps pour que l'Espagnol bascule de nouveau en mode patron de l'ocre. - Carole BOUCHARD










Rafael Nadal - "Je ne joue pas assez bien pour gagner ici"

Malgré sa victoire face à Ljubicic, on le dit sans sourciller, Rafa n'a pas convaincu, ne s'est pas convaincu. Une fébrilité qu'il a laissé transparaître en conférence de presse. Lui, d'habitude plutôt réservé, a choisi de répondre assez longuement aux questions posées. Le tout teinté d'un regard noir, de soupirs et de "réponses dans ta face". Extraits.

Rafa, un bon résultat aujourd'hui, mais quel est ton état de forme par rapport aux autres matchs de la semaine dernière ?

Un résultat positif. J'ai remporté le match en 3 sets. C'est vrai que c'est positif pour moi. Je suis qualifié pour les quarts de finale, c'est bien. Aujourd'hui, les conditions étaient assez difficiles, le court était balayé un peu par le vent. Cela n'a pas été simple. Mais je crois qu'à 3/2 au premier set ou à 4/3, je ne me souviens pas, je n'ai pas très bien joué sur mon service. A certains moments, je jouais très bien et à d'autres, je rencontrais des problèmes. Je commettais des erreurs à la suite. Au cours du prochain tour, ça ne sera plus possible.

Tu as le sentiment de bien contrôler la balle ou pas ? Au premier set, on avait l'impression que tu avais du mal à trouver le rythme sur ton coup droit.

C'est vrai, l'adversaire était difficile. Parfois, il n'y avait pas beaucoup de rythme. C'est très difficile d'avoir du rythme et de la cadence face à Ljubicic. Parfois, il fait des erreurs, ensuite 2 points gagnants, il a un très bon service aussi. C'est difficile de savoir quand on va pouvoir frapper 5 ou 6 balles de suite avec la même constance et le même rythme. Je pense que ça n'était pas le bon adversaire pour trouver la cadence, le rythme.

Si tu dois comparer ton niveau de jeu actuel par rapport à ton niveau de jeu les années passées, comment le situes-tu ?

Cela dépend quelle année vous voulez comparer. C'est très difficile si vous devez faire des comparaisons de tous les matchs que j'ai faits, car cela va durer longtemps ! En 2006, je ne pense pas avoir joué très bien pendant tout le tournoi. En 2007, mon niveau de jeu était normal. En 2008, mon niveau de jeu était fantastique, notamment pour les quarts de finale, les demi-finales et la finale, j'avais un niveau de jeu très bon. En 2009, mon niveau était exécrable. En 2010, cela dépend. Je dirais que pour la demi-finale et la finale, mon niveau de jeu était plutôt bon alors que les tours d'avant, ça n'était pas le cas. C'est vrai que le deuxième match était mauvais, le premier match n'était pas mauvais dans l'ensemble, je pense. Je pense que le premier match a été positif, même si c'était difficile.

Hier, Novak Djokovic a parlé de la pression sur les épaules des différents joueurs, notamment de la pression tout au long de l'année. Peux-tu nous parler de cette pression tout au long de l'année ? Penses-tu qu'il y a beaucoup de pression sur toi, notamment dans un sport où la saison est très longue ? 

J'en ai déjà parlé il y a un ou deux jours. Il faut demander à vos collègues de vous donner la réponse, car je ne veux pas être long là-dessus. Question suivante.

Fognini est sorti du tournoi. Novak ne va pas jouer pendant 3 ou 4 jours, qu'en penses-tu ?

C'est fantastique! Dites-moi le mauvais côté de cela ?

Le manque de rythme !?

Le manque de rythme ?! Vous me dites cela ?! Avec autant de victoires, il a 41 victoires d'affilée et vous pensez qu'il manque de rythme et de cadence ?!

Nous n'avons jamais eu de numéro un mondial à qui on pose autant de fois les mêmes questions "pourquoi vous jouez si mal, comment vous sentez-vous sur le court, pourquoi faites-vous tant d'erreurs, pourquoi tant de fautes etc.) Etes-vous surpris de répondre à ces questions, de savoir pourquoi vous n'êtes pas au meilleur de votre forme ?

Je pense que c'est bien, c'est fantastique, c'est vrai. Tous les jours, on parle de mon niveau de jeu qui est plutôt médiocre. Je suis en quarts de finale et pourtant, j'ai joué 6 finales de suite cette année, mon année est plutôt très bonne, mais il y a un joueur qui est meilleur que moi, c'est tout. Je pense que j'ai la possibilité de finir l'année avec un classement très élevé. Ça n'est pas une obligation pour moi de jouer très bien tous les jours. Pour l'instant, je suis numéro 1, pour une semaine de plus en tout cas. Vous savez, le numéro 1 mondial ne joue pas toujours à un niveau de numéro 1 mondial. Vous pouvez être numéro 1 mondial mais parfois, votre niveau de jeu correspond au niveau du troisième joueur mondial ou du dixième. Et parfois, le dixième joueur mondial peut jouer au niveau du numéro 1 mondial. En fait, je suis numéro 1 parce que tout au long de la saison, je suis régulier. Parfois, je ne joue pas bien, je ne joue pas très bien en ce moment, mais je suis en quarts de finale et j'espère jouer un meilleur match la prochaine fois. Parfois, quand on gagne et que l'on ne joue pas bien, c'est parfois positif, plutôt que gagner et que jouer bien. Les grands joueurs peuvent le faire, peuvent gagner sans bien jouer.

Ta confiance ?

Confiance à propos de quoi ?

Pour continuer...

Continuer où ? Je ne joue pas assez bien pour l'instant pour remporter le tournoi. Il faut être réaliste. Je pense qu'aujourd'hui, mon niveau de jeu n'est pas suffisamment bon pour remporter la victoire. Mais j'espère en tout cas améliorer mon niveau de jeu après-demain, lors du troisième tour. Vous savez, j'ai remporté le tournoi à 5 reprises ici, donc je n'ai pas d'obligation de le remporter une sixième fois.

Es-tu optimiste quant à ton niveau de jeu prochain ? Penses-tu que ton niveau de jeu va croître ou cela va-t-il être un processus progressif ?

On verra. Je ne suis pas un devin. On ne peut pas lire dans la boule de cristal n'est-ce pas ? Donc on verra ! Bien sûr, si on n'est pas optimiste, on ne peut pas trouver les solutions. Je pense qu'il faut être suffisamment positif. Il faut que j'aie un état d'esprit ouvert pour trouver les solutions et chaque jour, je dois me battre pour avoir un meilleur niveau de jeu. Je sais que je ne suis pas loin d'un niveau de jeu correct. Je le sais, c'est donc positif pour moi.

Je ne cherche pas des problèmes mais en même temps, je remarque tout de même un petit changement. Tu dis que tu joues avec un peu plus de stress. C'est général dans le match ou est-ce à un moment crucial où tu as un point de break et que tu n'arrives pas à gérer, à concrétiser ? Par exemple, quand tu parlais des petites erreurs, tu mènes, tu as un break au dessus et tu n'arrives pas à concrétiser. Qu'en penses-tu ?

Stress, oui. Quand on souhaite faire quelque chose et que l'on n'arrive pas ou bien que les choses ne suivent pas ce que tu avais prévu de faire car le stress ne te permet pas d'être très régulier. Peut-être cela peut-il arriver ponctuellement. Par exemple, j'ai concrétisé le break après le troisième set 3/1, 3/2 et j'ai joué de mieux en mieux. Parfois, c'est un peu en dents de scie. Parfois, je joue un peu irrégulier, c'est vrai. En même temps, je ne sais plus quoi vous dire d'autre ! J'ai déjà expliqué tous ces points longuement. Je vous ai déjà dit ceci, je vous ai déjà dit ce que je comptais faire pour les résoudre, je suis assez serein. - Audrey Riou

article publié sur WeLoveTennis.fr 










Et pourtant il gagne…

Vainqueur en trois sets de Ljubicic (7-5, 6-3, 6-3), Nadal fait grise mine sur son jeu. Il n’a pas tort.

Rafael Nadal est arrivé en retard à sa conférence de presse. Il était dans les vestiaires à consoler son compatriote David Ferrer, crucifié au cinquième set par Gaël Monfils. « J’ai souffert en regardant sa fin de match », avoua le numéro 1 mondial. Et Nadal souffre aussi en ce moment quand il se voit dans la glace. Bienvenue sur le divan. Depuis son premier match, il s’allonge sans qu’on ne lui demande rien. Hier, par exemple. Une victoire en trois sets, face à un joueur qui a encore quelques restes de sa demi-finale de 2006. C’aurait pu donner un bulletin météo plein de ciel bleu. Nadal le truffa de gris d’emblée : « J’ai encore joué avec trop d’anxiété par moments. A 3-2 avec le break, j’ai fait un jeu de service très, très mauvais. Je joue bien par moments, mais à d’autres, j’ai encore des séries d’erreurs. »

Nadal a plaidé non coupable aussi : « Le vent tourbillonnant était gênant et Ljubicic ne donne aucun rythme. » Deux fois vrai. Ce qui permet de relativiser le blues du Majorquin. Un Nadal vraiment mauvais, lors d’un huitième de Roland-Garros, on a déjà vu, c’était en 2009, le jour où Soderling mit au tapis le champion invaincu en quatre participations. Rien de tel hier. Le temps était à l’orage, mais aucun coup de tonnerre ne retentit dans le ciel et sur le court. Nadal breaka le premier au premier set, mais commit ensuite un jeu de service horrible. La même mésaventure allait lui arriver dans la troisième manche. Dans chacun de ses quatre matches, le numéro 1 mondial a au moins subi deux pertes de service. Rien de remarquable, a priori, sur terre, sauf qu’en l’espèce, il s’est souvent agi de débreak. Et Nadal n’aime pas gâcher. « Si je peux gagner un set 6-3, je ne dois pas le gagner 6-4 ou 7-5. C’est ce qui me manque en ce moment. »

Nadal : « Aujourd’hui, je n’ai pas le jeu pour gagner le tournoi »

Le quintuple champion sait bien qu’il a laissé trop de gomme depuis le début du tournoi. « Aujourd’hui, je n’ai pas le jeu pour gagner le tournoi », avoua-t-il hier. On ne peut pas être plus clair. Le match d’hier a confirmé qu’il était en retard sur son tableau de marche pour garder son spectre. On connait les paramètres du jeu de Nadal. Il faut qu’il contrôle l’échange pour finir par assommer l’adversaire avec son coup droit. Il doit être réactif sur ses appuis, sur son jeu de jambes en attaque. Sur une balle de break, à 1-1 dans le deuxième set, que Nadal boisa, cette spectatrice pleine de bon sens, s’écria : « Faute de placement ! » En effet.

Rien de plus dur que de garder ses jambes toujours en alerte pour obtenir les appuis requis pour une frappe optimale. Il y faut une concentration maximale. Or Nadal a d’évidentes sautes de concentration. Il prétendait hier que son match le plus horrible avait été celui contre Andujar. Une victoire en trois sets pourtant. Hier, le chiffre trois était moins trompeur. « Ca progresse, » analysait Toni Nadal, l’oncle et entraineur, «  mais il faut encore gagner en constance. » Qu’en pense Ljubicic, quatrième victime de l’Espagnol ? En battu respectueux, il dit à peu près la même chose que les trois premiers vaincus. Le « King », a eu certes des moments d’égarement, mais au final, c’est la couronne bien posée qu’il a fini le match : « Quand il a réussi à se relâcher après le premier set, il a pratiqué un tennis de haut niveau. » Mais les prochains adversaires, par définition plus coriaces, le laisseront-ils se remettre de ses « anxiétés » passagères, à commencer par le prochain, un certain Söderling ? Ljubicic a bien résumé la situation : « Si Nadal gagne son prochain match, on pourra dire qu’il est de retour aux affaires. » Il n’aura que vingt-quatre heures pour guérir ses nerfs pour de bon. – Pascal Coville

article publié dans L'Equipe papier du mardi 31 mai 2011





dimanche 29 mai 2011

Nadal déroule face à un qualifié à Roland Garros

Nadal tranquille

Après deux tours fébriles, Rafael Nadal ne traîne pas pour dominer (6-1, 6-3, 6-0 en 1h41') Antonio Veic au troisième tour. 

Rafael Nadal est-il inquiétant ? Rafael Nadal est-il en plein doute ? Rafael Nadal est-il en danger ? Et si toutes ces questions n'avaient qu'une réponse : le résultat. Après deux tours fébriles, l'Espagnol ne traîne pas pour dominer (6-1, 6-3, 6-0 en 1h41') Antonio Veic et se qualifier samedi pour les huitièmes de finale contre Ivan Ljubicic. Ce n'est pas encore parfait, mais c'est mieux. Face à une faible opposition, il assure l'essentiel. «Je ne suis pas passé de zéro à 100%, mais je me suis amélioré, constate le numéro 1 mondial. J'ai réalisé un match solide, j'avais un meilleur contrôle, j'étais plus près de ma ligne, j'ai mieux retourné et j'ai pu m'appuyer sur mon coup droit. C'était mieux.»
Comme tous les joueurs, il a besoin de temps pour monter en puissance dans un Grand Chelem. Arrivé avec des défaites à Roland-Garros, il ne possède plus son incroyable ascendant psychologique sur terre battue. Mais il n'est pas pour autant un joueur ordinaire. En champion, il cherche toujours à s'améliorer. Il ne joue pas encore très bien, commet encore beaucoup de fautes directes (18 au total) par rapport aux critères nadalesques, mais il arrive à ne laisser que quatre jeux au Croate, très prolixe en erreurs (29 pour 10 points gagnants). Le 227e mondial a tout vu trop grand : son jeu, le court et son adversaire.

Un jeu plus consistant

Le Majorquin peut se réjouir du résultat, de la fraîcheur conservée et de la progression de son niveau de jeu. Il gagne, préserve ses forces et montre un jeu plus consistant. Un exemple : les points importants. Breaké d'entrée de deuxième manche, il revient immédiatement pour ne pas laisser son adversaire prendre confiance. Sur ses dix balles de break, Nadal en convertit neuf. Il n'est peut-être plus aussi dominateur, mais il avance. Et plus les tours passent, plus le moteur tourne vite. - Sophie Dorgan





RG - Nadal, du mieux ?

Rafael Nadal se qualifie aisément pour les huitièmes de finale de Roland Garros, en dominant le Croate Antonio Veic, 6-1 6-3 6-0, en 1h41 de jeu.

Que sait-on de plus après ce match ? Pas grand chose. Rafa devait gagner en trois sets et en un minimum de temps, c'est chose faite. Que peut-on répondre à la question : "Rafa s'est-il rassuré ?" Et bien, pas grand chose non plus. L'adversité, très faible, excepté dans le deuxième set - et encore ! - du 227ème joueur mondial ne permet pas vraiment de trouver des réponses aux interrogations posées par le niveau de jeu du numéro un mondial. 29 fautes directes, 10 petits points gagnants, neuf breaks concédés, un minimum de points gagnés tant en service qu'en retour... Les statistiques sont faméliques pour Antonio Veic, trop imprécis, manquant vraiment d'une bonne longueur de balle et de puissance dans chacun de ses coups.

Du mieux, il y en avait néanmoins pour Nadal, qui s'est rassuré en retour et sur certaines phases de jeu qu'il affectionne tout particulièrement, retrouvant une certaine qualité d'angles - bien aidé, en cela, par son adversaire. Le vrai point noir, c'est le service du numéro un mondial. La première balle passe correctement, la deuxième est efficace, mais le Majorquin a tout de même concédé deux breaks à son adversaire, dans le deuxième set. Vu la différence de niveau entre les deux joueurs, ça laisse songeur...

A l'issue du match, Rafael Nadal s'est dit "plus positif", "heureux de faire un pas de plus en avant dans le tournoi". C'est, peut-être, en effet, ce qu'il y a à retenir de la rencontre. Un meilleur état d'esprit et une marche de plus franchie, autant de temps gagné par le tenant du titre pour retrouver, enfin, son vrai niveau de jeu. On espère que ce sera pour le prochain tour, en huitièmes de finale, face à Ivan Ljubicic ou Fernando Verdasco. - Rémi Cap-Vert

samedi 28 mai 2011

Rafa Nadal a bataillé


Nadal encore bousculé

Rafael Nadal a souffert mais s'est imposé au bout de 3h18 face à Pablo Andujar au 2e tour (7-5, 6-3, 7-6 [4]). Il affrontera Antonio Veic, tombeur de Nikolay Davydenko.

Décidément rien n'est simple en ce début de tournoi pour Rafael Nadal. En deux tours, le n°1 mondial vient de passer plus de sept heures sur les courts et de connaître de multiples frayeurs. La manière inquiète. Jeudi face à Pablo Andujar, il a mené 5-3 dans le premier set avant de devoir l'arracher 7-5, puis 2-0 dans le deuxième avant de se faire rejoindre et de devoir écarter trois balles de break au moment de boucler l'affaire à 5-3. La dernière manche a été encore plus au forceps, puisque l'Espagnol était largement dominé (1-5) avant de se révolter, de sauver des balles de set en enchaînant les échanges sous haute tension du fond du court et de revenir au contact (5-5). Jusqu'au bout, une certaine nervosité a été palpable, au long d'un jeu décisif bien commencé (5-1) mais conclu au finish (7-4). Son habituelle sérénité s'est envolée.

S'il est logique qu'il ne joue pas encore son meilleur tennis si tôt dans le tournoi, il reste déconcertant de le voir systématiquement se crisper sur les points importants et manquer les occasions de tuer le match. Andujar aujourd'hui a bien senti la nervosité adverse et a du coup repris confiance. Lâchant tous ses coups, agressant le quintuple tenant du titre, il a symbolisé une concurrence qui semble se décomplexer. Novak Djokovic a peut-être fait encore plus que dominer quatre fois Nadal cette saison dont deux fois sur l'ocre : il a attaqué la confiance de l'Espagnol et montré la voie aux autres.

Nadal plie mais ne rompt pas

Mais ''Rafa'', bien que bousculé, est encore loin d'être coulé. Il suffisait de le voir se battre sur chaque point de ce troisième set puis exploser de rage en fin de match pour le comprendre. Il ne joue pas à son niveau habituel, il doute mais sa marge et sa haine de la défaite prennent le relais en attendant. Il devra néanmois retrouver de sa superbe rapidement pour redonner du lustre à ce service fragile et à ce coup droit qui ne claque plus comme à sa belle époque. Veic lui a épargné de devoir affronter Davydenko, joueur qui lui a toujours posé problème. Face à Veic, il tient une nouvelle occasion de remettre les choses au point dans son jeu, pour sa confiance et envers la meute. Le roi vacille, certes, mais reste pour le moment encore le roi. - Carole BOUCHARD









RG - Nadal a encore bataillé

Pas simple pour Rafael Nadal. L'Espagnol a dû batailler pour s'imposer en trois sets face à son compatriote Pablo Andujar, 48e mondial, au 2e tour de Roland Garros (7-5, 6-3, 7-6 en 3h18). Une prestation loin d'être convaincante de la part du numéro un mondial.

On se demandait comment Rafa allait réagir après sa grosse frayeur du premier tour face à John Isner. Le moins que l'on puisse dire c'est que décidément rien ne semble gagné d'avance pour l'Espagnol. Une nouvelle fois, Rafa a bataillé. Cette victoire sur son compatriote Pablo Andujar n'a pas vraiment convaincu. Et le score -trois sets- est loin de refléter la réalité d'un combat de plus de trois heures.

La première manche semblait assez bien partie pour Rafael Nadal. L'Espagnol fait la course en tête et parvient à prendre la mise en jeu d'Andujar (4-2). Un adversaire qui refait son retard dans le foulée, comme ce sera d'ailleurs souvent le cas ensuite. Rafa mène 5-3 et doit finalement s'employer pour arracher le premier set 7-5 au bout d'un combat de 1h03.

Même scénario dans le deuxième set. Nadal mène 2-0 avant de se faire rejoindre (2-2) par Pablo Andujar accrocheur et sans complexe. Puis il réalise le break au bon moment (5-3) en écartant au passage de nouvelles balles de break. Un peu plus convaincant, Rafa semble monter en puissance en concluant le set 6-3, en 35 minutes cette fois.

La dernière manche se joue encore plus aux forceps. Rafa, largement mené 1-5 fait parler sa hargne. Il sauve des balles de set en maintenant la pression du fond du court. Et revient au contact (5-5). Non sans nervosité. Le jeu décisif sera conclu à l'arrachée par l'Espagnol 7-4, au terme d'un set qui aura duré pas moins de 1h32.

Nouvelle frayeur donc pour Rafael Nadal. Un numéro un mondial loin d'être convaincant, souvent crispé sur les points importants. Mais comme au premier tour, Rafa a répondu présent même s'il a été une nouvelle fois bousculé. Au troisième tour, il affrontera le Croate Antonio Veic, tombeur de Nikolay Davydenko. L'occasion face à un adversaire à sa portée, de se rassurer et remettre les choses en place. - Marion Chervy

article publié sur WeLoveTennis.fr 







Nadal : «Tout est de ma faute»

Rafael Nadal n'était pas satisfait du tout au terme de sa victoire face à Pablo Andujar (7-5, 6-3, 7-6 [4]. Mais l'Espagnol ne se cherche pas d'excuse : en ce moment, il n'est pas bon. 

«On ne gagne facilement que si on joue très bien, sinon on souffre mais on se bat.» Le constat est fait dans un sourire mais il est sans hésitation. Rafael Nadal ne se fait pas de cadeau et regarde son jeu en face : «Par moments ça allait mieux, comme à partir de 5-2 dans le troisième, mais sinon c'était de mon côté un mauvais match. J'ai eu de la chance à la fin. Beaucoup (rires)» 

A chaque fois qu'il a eu le match en mains, le n°1 mondial s'est crispé avant de céder l'avance à peine acquise. On s'interroge, il hausse les épaules et les sourcils. «Je sais, à chaque fois j'ai eu un break et je l'ai perdu... Déjà je n'ai pas bien servi, ensuite je suis nerveux, il faut bien l'admettre. Je suis plus tendu que d'habitude, je joue trop court et je ne suis pas assez agressif. En fait, je sais bien ce qui ne va pas mais je ne trouve pas encore les solutions en match. A l'entraînement tout va bien pourtant.»

Alors forcément on pense aux conditions de jeu qui étaient compliquées avec le vent, puis à ces fameuses balles. L'Espagnol coupe tout de suite. «Tout est de ma faute. Quand tu joues bien, le vent et le reste ça ne compte pas. Quand je joue trop court, quand je ne suis pas au niveau je ne pense pas aux balles, à la tension de ma raquette ou à la tornade : je me dis juste que je ne suis pas bon. Les solutions il faut les trouver à l'intérieur de soi. Si je ne suis pas bon, c'est de ma faute et c'est tout.» ''Rafa'' ne se fait pas d'illusion et continue d'appliquer la logique même si elle joue contre lui : «En jouant comme ça, tous les matches vont être difficiles de toute manière. A moi de trouver les réponses et de retrouver surtout la base de tout : le contrôle de la balle. Dans tous les cas je garde une attitude fantastique et c'est important. Je me suis battu sur tous les points, je n'ai pas lâché et je ne lâcherai pas.» Paroles de - très grand - champion. - Carole BOUCHARD

article publié sur Lequipe.fr 









Nadal ne décolle pas

Après la frayeur contre Isner, le tenant du titre a patiné pendant plus de trois heures contre Andujar (7-5, 6-3, 7-6).

A défaut de séduire, le numéro 1 mondial fait briller les autres. Après John Isner sortant mardi du central sous une formidable ovation, ce fut autour hier de Pablo Andujar de ravir le Lenglen. Même si le Valencian, au contraire de l'Américain, ne put prendre à son prestigieux compatriote le moindre set. Ce n'est pas faute d'en avoir eu l'occasion. Nadal dut effacer pas moins de huit balles de set dans trois jeux différents de la troisième manche. C’est dire si Nadal en a bavé au cours de ces 198 minutes passées sur le court. Ajoutées aux quatre heures du premier tour, le numéro 1 mondial affiche déjà au compteur 3h12' de plus de temps de jeu par rapport à l’an passé pour les deux premiers tours. Nadal est en retard.

On lui demanda hier de comparer ses deux premiers tours avec ceux de ses participations précédentes. Il s'en tira par une échappatoire. « Je n'aime pas les comparaisons. » A part cette unique esquive, il ne chercha pas à se cacher. «  Pas d'excuse, le vent aujourd’hui, les balles nouvelles, etc., le seul responsable, c'est moi. Et j'ai intérêt à m’améliorer sinon ce sera bientôt la pêche à la ligne à Majorque. » Le quintuple champion n'y arrive pas cette année. Passe qu'au premier tour il souffre contre un joueur: atypique comme Isner, gros serveur, mais voilà qu'un joueur « typique », jouant dans la même filière que lui, le met aussi en difficulté.

Mais il faut rendre à Andujar son dû. On a découvert hier un garçon épatant, séduisant dans tous les sens du terme. Francophone de surcroit. « Je savais que je ne pourrais pas tenir le défi physique, alors j’ai essayé de faire un peu comme Djokovic, prendre la balle tôt et mettre la pression, surtout en retour. Je me suis bien amusé, surtout au troisième set, mê si au final je l’ai perdu. »

« Je suis trop nerveux »

Andujar possède un revers à deux mains très à plat qui fit souvent mouche, Nadal se décalant trop souvent pour protéger son revers. Jouant le meilleur tennis de sa carrière depuis son titre à Casablanca, Andujar en fera souffrir d’autres sur terre, mais de là à mettre Nadal dans les cordes sur un registre qu’il connait d’habitude sur le bout des doigts… Toni Nadal. le tonton entraineur, ne fuyait pas la réalité hier : « Encore un match compliqué. On n’a plus qu’à espérer que ça aille mieux la prochaine fois. » De quoi souffre Nadal ?

« Comme je suis trop nerveux, je ne suis pas assez dynamique sur mes jambes, » explique-t-il. « Dès que ça reviendra, je pourrais bien frapper la balles et ça fer une grosse différence. » La différence, on la vue au troisième set quand il a réussit à revenir de 5-1 à 5-5. « Je n’ai pas joué le meilleur Nadal pendant l’essentiel du match mais, à partir de 5-1, je l’ai retrouvé », analysait Andujar. « Moi, je trouve que j’ai été plutôt chanceux de m’en tirer, » répondait l’intéressé. « Mais je sais aussi que mon jeu est à portée de main puisque je le pratique à l’entrainement. Je ne suis pas très content de moi aujourd’hui, mais je suis encore là. » Et il tapa du poing sur la table de conférence. Les poissons de Majorque auront peut-être encore quelques jours de répit. – Pascal Coville

article publié dans L'Equipe papier du vendredi 27 mai 2011



 

mercredi 25 mai 2011

Rafa repousse ses limites


Nadal s'est fait peur

Pour la première fois de sa carrière, Rafael Nadal est poussé aux cinq sets à Roland-Garros. Il s'impose (6-4, 6-7 [2], 6-7 [2], 6-2, 6-4 en 4h01') contre John Isner et rejoint Pablo Andujar au deuxième tour.

Rafael Nadal est simplement humain. Comme tous les joueurs, il peut douter. Pour Rafael Nadal comme pour les autres, un premier tour de Grand Chelem développe son quota de stress. Et ce stress s'enveloppe de doutes avec deux défaites en finale sur sa terre. Il n'est plus invincible sur sa surface de prédilection, il le sait et ses adversaires aussi. En l'absence d'ascendant psychologique, il reste le jeu et l'adversaire. Du haut de ses 2,08 m, John Isner n'a rien de rassurant.

Le lift du Majorquin lui arrive à hauteur de hanches, son service supersonique lui offre des points gratuits pour souffler et son jeu ne donne pas de rythme au quintuple vainqueur des Internationaux de France. L'Américain prive de temps le numéro 1 mondial qui aime s'installer dans sa zone de confort. Le regard inquiet et le sourcil dressé, Rafael Nadal souffre. Le Majorquin mène pourtant 6-4, 4-2, mais il ne joue pas bien. Sa longueur de balle flirte avec le carré de service, les fautes directes s'accumulent (27 au total et 50 points gagnants) et sa balle ne gicle pas avec la tension. Et surtout il tremble sur les points importants (5 balles de break converties sur 15, 1/1 pour Isner).

Premier cinq sets pour Nadal à Roland-Garros

La sanction finit par tomber avec un débreak à 4-3 et un tie-break sabordé par deux grosses fautes de coup droit de l'Espagnol pour débuter. John Isner se prend à y croire. Dans la troisième manche, le marathon man de Wimbledon sauve deux balles de set à 6-5 (15-40) par un ace et un service gagnant puis achève le deuxième jeu décisif par un retour gagnant. Mais il faut tenir et le numéro 1 mondial est un immense champion. Dès le début de la quatrième manche, il breake sur une double faute adverse. Il serre le poing et se tourne vers son clan. Le match vient de tourner après 2h52'.

Comme par magie, ses passings de revers recommencent à fuser et ses frappes de coup droit redeviennent des poisons. «A 30-A au dernier jeu, j'avais besoin d'oxygène, j'étais au bord du malaise, avoue l'Américain. Mes jambes étaient mortes.» Nadal, ça use. Mais pour la première fois, il perd un set (même deux) au premier tour de Roland-Garros. Pour la première fois, il joue un match en cinq sets Porte d'Auteuil. Mais il n'a pas perdu toutes ses habitudes à Paris avec une 39e victoire en quarante matches. Sa joie intense à la fin du match témoigne de sa frayeur. «Oui, c'était très difficile», lance-t-il en français au micro de Cédric Pioline sur le court. Rafael Nadal sait aussi s'adapter à toutes les situations. - Sophie DORGAN

article publié sur Lequipe.fr



RG - Nadal s'arrache !

Dieu que ce fut dur ! Rafael Nadal remporte dans la douleur son premier tour, face à John Isner, 6-4 6-7(2) 6-7(2) 6-2 6-4, en 4h01 de jeu.

article publié sur WeLoveTennis.fr







Le roi a vacillé

Rafael Nadal a été poussé aux cinq sets par John Isner. Jamais le quintuple champion n'avait connu un début si laborieux à Roland-Garros.

Mené deux sets à un par le géant américain John Isner, Rafael Nadal s'est retrouvé hier dans la même situation que face à Söderling en 2009, lors de sa seule défaite dans ce stade. Il a su cette fois inverser la tendance, trouvant au meilleur moment la clé pour enfin retourner les missiles d'Isner au service. Mais ce match fait-il entrer le numéro 1 mondial en eaux troubles ?

Et John Isner claqua un retour gagnant pour empocher un deuxième tie-break. Le tableau d'affichage avait désormais une touche surréaliste. C’était bien Rafael Nadal, l’homme qui avait survolé la précédente édition en ne lâchant aucun set qui se retrouvait mené deux manches à une. Un Nadal qui n'avait jamais concédé le moindre set dans son match d'ouverture. Allait-il entrer dans l'histoire de Roland-Garros à reculons en devenant le premier champion en titre de l’histoire à être éjecté dès le premier tour ? Les retardataires avaient rejoint leur siège. « Salle » comble. Vingt degrés, pas un nuage, un décor parfait pour assister à un exploit.

Porté par le public, Isner le « petit » au grand gabarit avait su séduire en ne se contentant pas d'envoyer du bois du haut de son double mètre (2,06 m). Il tenait l’échange grâce à la puissance de ses coups et à un déplacement plus qu'honnête vu ses grands segments. C’était lui, en outre, le guerrier sabre au clair qui partait à l’assaut du filet. Tout pour plaire. Ce qui ne peut expliquer malgré tout le soutien ambigu de Roland-Garros à son quintuple champion.

Heureusement, il restait au moins une voix indéfectiblement amie, celle de son coach et oncle Toni. Avec ses accents de ténor, on ne peut pas la louper. D’autant que Tonton a une tactique toute simple Pour se faire entendre de son neveu, il s’exprime le dernier, quand tout est devenu calme. Neuf fois sur dix, il s'agit d'un classique « Vamos Rafael ». Dieu ! Qu'il en avait besoin de ses encouragements, le numéro un mondial, confronté à une équation quasi insoluble : comment arriver a breaker afin d'éviter le jeu couperet du tie-break ? « La clé du match, c'est quand j’ai réussi le break .au quatrième, » raconte l’intéressé. « Le problème était tout simple dans cette manche. J’avais six jeux pour breaker, sinon j'étais en grand danger dans un nouveau tie-break. Quand j’ai réussi à remporter cette quatrième manche, je me suis dit : Ouf ! Pas de tie-break au cinquième. »

Nadal : « Il m’arrive trop souvent de perdre le contrôle du match »

Mais pourquoi celui qui peut être considéré comme le meilleur joueur de tous les temps sur terre a-t-il paniqué dans les tie-breaks, face à un joueur qui n'a jamais gagné un titre sur terre, qui n'est que 39ème mondial et qui n’avait même pas un bilan de l’année positif dans les jeux décisifs (11 gagnés, 12 perdus) ? « Parce que je suis souvent mauvais dans mes premiers tours à Roland Garros et que cette fois j’avais hérité d'un joueur atypique », répondit-il en substance. Parce qu'il n'est pas encore habitué aux nouvelles balles. Toni Nadal a souffert tout l’après-midi : « La balle lui échappait. » Impression confirmée par l’intéressé : « Ces balles sont différentes de celles des tournois précédents. Et un tel changement, ça modifie pas mal de choses. Il faut être un joueur de tennis pour comprendre ces subtilités. Les balles restent plus longtemps dans le cordage. Il faut s’y faire. Aujourd’hui, je manquais de contrôle pour prendre des risques, je jouais trop court. »

D’où cette capacité d’Isner à rentrer dans le court et à prendre le filet. Ajoutez à ça le stress de n’avoir pas le droit de perdre son service et vous obtenez le roi de la terre pas loin d’y faire son trou. Mais Nadal se chargea de déchirer le faire-part. Au cinquième set, il sortit trois retours de folie pour breaker à 1-1. Et à 5-4, il avait retrouvé suffisamment de contrôle pour pilonner long en coup droit face à un Isner superbe de résistance. Un beau moment de tennis. Que Nadal ferait bien d’analyser à fond.

Il le sait : « Ces derniers mois, comme aujourd’hui où je mène un set, un break (6-4, 4-2), il m’arrive trop souvent de perdre le contrôle d’un match. J’ai joué deux heures de trop aujourd’hui. Ca fait six ans que je supporte le stress d’être numéro 1 ou 2 mondial. Je ne dis pas que je suis dans une mauvaise passe, mais je dois faire des ajustements. » Très vite alors, s’il veut retrouver peut être un certain Djokovic en finale. – Pascal Coville

article publié dans L'Equipe papier du mercredi 25 mai 2011 










Nadal n'a pas été en danger

Nadal a survécu à un premier tour effrayant contre l'Américain John Isner : 6/4 6/7 6/7 6/2 6/4. Sur le papier 6/4, au dernier set, ça ressemble à un match serré, avec un risque d'élimination. Mais en y regardant bien, Nadal a mené un set et un break, il aurait pu mener 5/3 au deuxième et le match aurait été terminé en moins de deux heures. Ensuite, après qu'Isner a méné 2 sets à un, Nadal n'a fait aucune faute directe dans le quatrième et il a gagné 6/2 en breakant deux fois Isner. Dans le cinquième, il a mené 3/1, il a eu des balles de double break et il n'est donc pas passé loin d'un set facile.

Sur les rails pour un sixième Roland-Garros

Donc sur le papier, c'est serré, mais vu par les yeux de quelqu'un qui a déjà gagné le tournoi et vu, je pense, par les yeux de Rafa, c'était comme un match de boxe serré en quinze rounds, un match de poids lourds, au cours duquel Nadal est resté proche d'Isner pendant trois heures et puis, petit à petit, il s'est élevé. Et il n'a pas été en danger.

Si j'étais Rafa ou Toni je jouerais Isner différemment, pour la fois d'après. Je prendrais les deuxièmes balles de service plus tôt, je serais plus agressif, je varierais davantage pendant les rallies du fond. Isner est un adversaire difficile, même sur courts lents. Avec son service, il obtiendra toujours des points gratuits, même sur les courts lents... 6/4 à la fin, c'est serré pour ceux qui veulent bien y croire. Mais pour Isner, pour Djokovic, pour Federer, pour tous ces gars, il leur faudra battre Nadal en quatre heures, en cinq heures. Rafael Nadal reste sur les rails pour gagner son sixième Roland-Garros. - Mats Wilander



samedi 21 mai 2011

Le tableau de Roland Garros est sorti


Face à Nadal, les cadors regroupés 

Après Isner, Nadal pourra voir venir. Djokovic, Federer et autres Ferrer, Monfils, Berdych, Gasquet, Del Potro sont regroupés dans l'autre moitié de tableau. Djokovic devra se méfier de De Bakker au premier tour. Murray et Melzer ont rendez-vous. Chez les femmes, le tableau de Wozniacki est délicat.

TABLEAU MESSIEURS

Premier quart théorique : Nadal-Söderling

Rafael Nadal ne pourra pas se mettre tranquillement en rythme cette année. Un géant brutal et peu à l'aise sur terre, John Isner, va tenter de perforer les défenses de la citadelle majorquine au premier tour. Les aces ne devraient pas suffire. Ensuite, l'expérience de Nikolay Davydenko et Ivan Ljubicic, plus que la fougue de Fernando Verdasco et la science de Gilles Simon, seront ses principaux obstacles. Quant à Robin Söderling, il lui faudra renaître pour espérer un quart de finale face à celui qu'il avait fait trébucher en 2009. 

Deuxième quart théorique : Murray-Melzer

Andy Murray (prononcez "Muret" avec l'accent du Sud-ouest comme le président de la FFT Jean Gachassin) et Jürgen Melzer ont toutes les raisons de croire qu'ils se retrouveront en quart. C'est la partie de tableau la plus "légère", malgré la présence de Nicolas Almagro, Florian Mayer et du novice canadien Milos Raonic, et ni Arnaud Clément, ni Nicolas Mahut ne diront le contraire. Murray et Melzer proposent le plus de garanties. 

Troisième quart théorique : Ferrer-Federer

Attention, là, on ne rigole plus. Qui entre un David Ferrer hésitant à Roland-Garros, où il n'a jamais brillé, et un Gaël Monfils sans repères fera la plus grosse impression avant le 4e tour ? Cela dépendra de leur capacité à gérer des premiers tours à leur portée. Avec des pièges français à chaque étage : Julien Benneteau, Adrian Mannarino, Guillaume Rufin ? Ou surtout Michaël Llodra

Là n'est pas le plus important : Roger Federer, discret depuis l'ascension des Nadal-Djokovic, devra jouer un premier tour très dangereux face à Feliciano Lopez, un Espagnol qui fait service-volée même sur terre, et qu'il n'a battu que de justesse, en sauvant une balle de match au premier tour à Madrid !! Ensuite, il aura le temps de se renseigner pour savoir si Stanislas Wawrinka ou Jo-Wilfried Tsonga sont là en huitièmes...

Quatrième quart théorique : Berdych-Djokovic

Tomas Berdych est un des joueurs les mieux lotis de ce tableau... Jusqu'en huitièmes. Ensuite, pour le quart, c'est une avalanche de noms qui peuvent lui faire peur. Si Thomas Bellucci, grand espoir brésilien qui mûrit à vue d'oeil, ne vous dit rien, Richard Gasquet qui vient de battre Berdych à Rome, est un sacré client potentiel. Mais ce n'est rien à côté de Juan Martin Del Potro, qui, si sa hanche tient le coup, sera l'outsider numéro 1 du tournoi. Et si cela vous semble encore trop fragile : il y aura Novak Djokovic, favori N.1 du tournoi. 

Le scénario catastrophe de ce tableau ? Thiemo De Bakker, ancien N.1 junior, qui progresse et joue très bien sur terre, fait tomber Djokovic d'entrée au premier tour. Del Potro se blesse et Gasquet ne passe pas ce filou de Radek Stepanek, dont la fin de carrière est plus épanouie que celle de sa femme Nicolas Vaidisova. Sinon, nous aurons droit à quelques chocs mémorables... 

TABLEAU DAMES

C'est dense, très dense cette année. Caroline Wozniacki, qui peine sur terre, devra pratiquer un tennis très performant dans son quart de tableau, où des joueuses aussi expérimentées que Svetlana Kuznetsova et Samantha Stosur sont présentes. Un peu comme Rafa avec Ljubicic et Davydenko. Elle devra surtout se méfier de Julia Görges, une des outsiders de ce tournoi, et souhaiter que Marion Bartoli ne vive pas un déclic sur le central. Ensuite, Francesca Schiavone, entourée par Jelena Jankovic et Vera Zvonareva, tentera de préserver son titre aussi longtemps que possible. Alizé Cornet se mêlera-t-elle des débats ?
Dans la deuxième partie de tableau, Victoria Azarenka, que l'on espère remise de ses blessures, fera face à Li Na, dans un quart où des joueuses comme Dominika Cibulkova sont toujours à prendre au sérieux. Mais le plus intéressant sera de suivre les premiers pas de Maria Sharapova, qui a les moyens d'aller en quart, malgré Yanina Wickmayer. Andrea Petkovic et Kim Clijsters pourraient faire le spectacle mais aucune des deux ne joue à son meilleur niveau aujourd'hui. Il y a donc la place pour une surprise. Caroline Garcia ? Elle pourrait jouer Sharapova au 2e tour... - Julien CARRASCO 









RG - Nadal : "Je ne suis pas le favori"

Après avoir, tradition oblige pour le vainqueur de l’édition précédente, participé au tirage au sort, Rafa s’est rendu en salle de presse pour confier ses impressions à l’abord d’un Roland Garros qui s’annonce particulièrement compliqué pour lui. Battu à deux reprises sur terre battue, en finale de Madrid et Rome, par un Novak Djokovic intenable, Rafa fait profil bas et tente de faire glisser la pression sur les épaules du Serbe…

Vous vous considérez comme le favori pour gagner ce tournoi ?

Non. Je pense que le favori est Djokovic. L’année dernière, il y a 2 ou 3 ans, vous me posiez la même question. Je n’ai jamais pensé être le favori. Quand on arrive dans un tournoi, chaque tour est difficile, chaque match est difficile. Envisager gagner le tournoi avant même d’avoir joué le premier tour est pour moi arrogant.

Quand vous étiez à Rome, vous avez dit qu’après Madrid vous étiez triste d’avoir perdu contre Novak. Après Rome, avez-vous pensé la même chose ?

C’était différent après Rome. A Madrid, je n’avais pas bien joué. Même si le score était plus serré, à mon avis le niveau de jeu de ce match n’était pas très élevé. A Rome, à mon avis, j’étais plus près de lui. Le score était sec, 6-4 6-4 ; mais au deuxième set j’ai eu beaucoup de chances de remporter le set. En ce moment, il joue avec une confiance extrême en permanence. Ce qu’il a fait, c’est vraiment remarquable et difficile à refaire d’ailleurs. Je le félicite.

Cela modifie votre façon d’aborder ce tournoi cette année, le fait d’avoir perdu deux fois contre lui ?

Non, de toute façon, je ne pourrai le rencontrer qu’en finale, éventuellement. Si je suis à la finale, ce sera déjà un très, très beau résultat pour moi. Je vais me concentrer sur le fait de bien m’entraîner, de bien jouer, contre Isner au premier tour. Je vais me concentrer là-dessus. Si j’y arrive, j’espère avoir des chances d’arriver dans les derniers tours. Sinon, je me retrouverai à la maison à regarder le tournoi à la télévision.

Si vous comparer le Novak d’il y a 2 ou 3 ans au Novak d’aujourd’hui, est-ce le même joueur ?

Sur le plan technique, je ne pense pas qu’il a changé beaucoup de choses. Maintenant il joue beaucoup mieux en défense. Quand on est en confiance comme il l’est en ce moment, on progresse sur tous les coups. C’est ce qu’il a fait. Beaucoup de choses dépendent de la confiance. Tout le monde connaît Novak, tout le monde sait qu’il peut être un excellent joueur. Mais il était le même il y a 3 ans. Simplement, maintenant, il est lancé dans une série de victoires. Il a confiance en lui de plus en plus. Sur le plan du jeu en lui-même, il y a une limite au progrès que l’on peut faire. On ne peut pas changer complètement son jeu.

Auriez-vous voulu jouer différemment contre Djokovic pendant ces deux matchs ? Si vous deviez le rencontrer ici…

C’est toujours pareil, quand on perd, il faut trouver des solutions. Il faut trouver des choses différentes à faire mais c’est difficile de faire des changements importants. On peut ajuster certains coups, certaines choses. Je ne pense pas à tout cela. Penser à Djokovic à ce stade serait une grosse erreur. Il est possible que je ne joue jamais ce match.

Vous allez jouer Isner au premier tour, quels problèmes peut-il vous poser ?

C’est un joueur que l’on n’aime pas rencontrer au premier tour parce que son jeu est très dangereux. Il a un service excellent. On verra bien. Il faudra que je reste concentré tout le match, concentré sur ce que j’ai à faire. Je vais attendre le bon moment. - Marion Poupart




lundi 16 mai 2011

Pas de chance pour Rafa, Novak remporte le titre à Rome

Nadal : "Djokovic plus fort que moi"

Rafael Nadal, battu par Novak Djokovic en finale du Masters 1000 de Rome (6-4, 6-4), dimanche, a reconnu la supériorité de son adversaire. "Il joue un niveau au-dessus de tous les autres joueurs depuis quatre mois", a jugé l'Espagnol qui attend déjà leur prochaine rencontre.

A terre, les yeux rivés sur la terre battue du Foro Italico, Rafael Nadal semble un instant ne pas comprendre ce qui lui arrive. Battu en finale du Masters 1000 de Rome, dimanche, l'Espagnol vient de laisser filer son titre, une semaine après avoir perdu celui de Madrid. La faute à un Novak Djokovic fort, très fort. 

"Je joue très bien, mais il y a un joueur plus fort que moi, a déclaré l'Espagnol, qui s'est incliné en deux manches (6-4, 6-4). Novak est incroyable, il joue un niveau au-dessus de tous les autres joueurs depuis quatre mois. A l'évidence, il a une énorme confiance. Mais je l'ai battu dans le passé, il y a des hauts et des bas pour tout le monde. Il a joué des coups fantastiques, à 15-30 il trouvait les lignes..."
 
A court de solution face au Serbe, Nadal est pourtant satisfait de sa performance. "Je suis content de mon match, de la façon dont je joue cette saison. J'ai bougé, attaqué, je ne suis pas triste, j'ai joué à mon niveau, mieux qu'à Madrid, aujourd'hui j'ai été en position d'attaquer avec mon coup droit", a-t-il expliqué. A une semaine de Roland Garros, l'Espagnol positive malgré ses quatre échecs en 2011 face au Serbe. "Je suis sur la bonne voie, a-t-il poursuivi. Mon but est d'être là la prochaine fois, j'aurai une autre chance." La prochaine, Nadal pourrait l'avoir en finale de Roland Garros. "Je vais continuer à travailler", a conclu le Majorquin. - Eurosport



"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer