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mardi 28 juin 2011

Rafa s'en sort contre Del Potro

Nadal dans la douleur

Touché au pied gauche dans le premier set, Rafael Nadal (n°1) domine finalement Juan Martin Del Potro (n°24) en quatre manches, lundi, en huitièmes (7-6 [6], 3-6, 7-6 [4], 6-4 en 3h51').

Rafael Nadal grimace. Et ses trois balles de premier set manquées (deux à 5-4, une à 6-5) n'y sont pour rien. Sur un replacement, le Majorquin s'est blessé au pied gauche. Regard noir, il traîne la "patte". Lucide, il fait appel au kiné avant le début du tie-break. Une - longue - pause forcée qui n'est pas du goût de Juan Martin Del Potro. Strappé, le numéro 1 mondial bouge mal. Et les points défilent.

En tête 3-0 puis 5-4, l'Argentin se crée à 6-5 une occasion de virer en tête. Trois points - perdus - plus tard, il offre pourtant le premier set au tenant du titre sur une grosse double faute. Loin de courber l'échine, le vainqueur de l'US Open 2009 sort l'artillerie lourde côté coup droit comme côté revers. A 4-3, il signe le premier break du match. Et confirme dans la foulée, sur un jeu blanc (6-3). Sur le central comme sur le Henman Hill, le public en redemande.

18e succès de rang

Une chute, une hanche qui couine, et c'est au tour de Juan Martin Del Potro de faire appel au kiné dans le troisième acte. Nouveau jeu décisif. Rapidement devant (2-0 puis 4-2), Rafael Nadal s'offre trois balles pour prendre les devants. La deuxième sera la bonne sur un coup droit long de ligne qui fait mouche. 2 partout dans le quatrième set, 30-15 sur le service de Juan Martin Del Potro. L'Argentin s'ouvre le court et s'apprête à conclure à la volée.

"Faute", crie le juge de ligne. Le "hawk eye" infirme sa décision... Tempête sous un crâne. Rejoint à 30A, il cède son engagement pour la toute première fois sur un coup droit long de ligne (4-2). Le match a définitivement tourné. Sur un dernier jeu blanc, Rafael Nadal composte son billet pour les quarts de finale, où il retrouvera Mardy Fish (n°10). Absent en 2009, l'Espagnol vient de remporter son dix-huitième match de rang au All England Club. - Julien GIOVANELLA









Wim' SH - Nadal, en mode warrior

Rafael Nadal a disputé et gagné un formidable combat face à Juan Martin Del Potro en quatre sets et 3h52 (7-6[6] 3-6 7-6[4] 6-4). L'Espagnol, tenant du titre, est en quarts de finale. Ce sera face à Mardy Fish qui a sorti Tomas Berdych.

On s'attendait à une vraie bataille, on l'a bien eue. De formidable rallys, de la dramaturgie, du suspense... Tous les ingrédients furent réunis lors de ces 3h52 de combat.

Très solides sur leurs services, les deux hommes se neutralisent mutuellement. Alors que Del Potro vient d'égaliser à 6-6 et que l'on s'apprête donc à disputer un tie-break, Nadal retourne directement sur sa chaise en appelant le kiné pour des douleurs au pied. L'Argentin n'apprécie pas l'interruption et le fait savoir à l'arbitre. Mais Rafa souffre, c'est évident. Depuis quelques jeux, le numéro 1 mondial boitille. Un bandage est posé sur son pied gauche et le jeu reprend. D'abord mené 3-0 dans ce jeu décisif, le Majorquin se reconcentre, oublie la douleur et inverse la tendance. La première manche lui revient (7-6[6]) après 1h20 de jeu. Le décor est planté.

Perdre un premier set après 80 minutes d'effort, ça donne comme qui dirait un sérieux coup sur la casserole. Mais ne comptez pas sur Del Potro pour renoncer. L'Argentin ne connait pas ce terme. Servant toujours aussi bien, tenant remarquablement l'Espagnol à l'échange, Juan Martin ne lâche pas. Mieux, il chipe le service adverse. Et égalise à une manche partout 45 minutes plus tard.

Relancé dans ce match, l'Argentin connait un nouveau coup d'arrêt. Sur une mauvaise glissade, Del Potro se blesse. Touché à la jambe, il quitte le court de longs instants. Et pénètre à nouveau dans l'arène, prêt à reprendre le combat. D'un scénario similaire au premier set, la troisième manche se conclut au tie-break. Cela fait maintenant trois heures que les deux hommes combattent. L'un, Del Potro, semble touché physiquement. L'autre, fidèle à lui-même, ne laisse paraitre aucun signe de fatigue. Faisant à nouveau usage de ses qualités mentales exceptionnelles, Rafa prend rapidement l'avantage dans ce jeu décisif. Le numéro 1 mondial le sait. Tourner à deux sets à un lui offrira un avantage psychologique considérable pour la suite du match. A 6-4, sur sa seconde balle de set, l'Espagnol plante une nouvelle banderille. Elle sera décisive.

Marqué physiquement, Juan Martin Del Potro cède son service pour la première fois du match en milieu de 4e manche. 3h20 de jeu avant de breaker son adversaire, c'est long. Qu'importe. Cette fois c'est fait, Rafa tient son break. Et malgré les fulgurances adverses, prêt à tout tenter pour sauver sa peau, l'Espagnol tient. Il s'impose finalement, en 3 heures et 52 minutes, 7-6 3-6 7-6 6-4. En mode warrior. - Pauline Dahlem

article publié sur WeLoveTennis.fr








Nadal au bord de la rupture

Malgré une alerte à son pied gauche, Rafael Nadal a remporté son 18e match de suite à Wimbledon face à Juan Martin Del Potro (7-6, 3-6, 7-6, 6-4). Au prochain tour, l'Espagnol et N.1 mondial affrontera l'Américain Mardy Fish, tombeur du finaliste 2010, Tomas Berdych. S'il parvient à jouer...

Rafael Nadal jouerait-il à se faire peur ? Non, le tenant du titre était "au bord de l'abandon", selon les propres dires de l'intéressé. Mais il a eu beau vaciller dans une superbe joute avec Juan Martin Del Potro, l'Espagnol est toujours debout. Le N.1 mondial, solidement accroché à son rang, a passé les huitièmes de finale de Wimbledon en battant l'Argentin en quatre sets 7-6 (8/6), 3-6, 7-6 (7/4), 6-4. Vainqueur à la tombée de la nuit de son 18e match de suite à Londres, le tenant du titre retrouvera l'Américain Mardy Fish, tête de série N.10, en quarts de finale mercredi. Mais non sans une nouvelle frayeur, physique encore une fois.

Nadal a dû sortir toute sa panoplie de parfait irréductible qui consistait à faire le dos rond sur les services de Del Potro pour profiter de la moindre petite faille au tie-break. Malgré cela, il n'a pas pu empêcher la perte du deuxième set, le premier qu'il perd depuis le début de la quinzaine. Le match a été d'une telle intensité que les deux joueurs ont dû faire appel au soigneur, Nadal pour un souci au pied gauche à la fin du premier set et l'Argentin pour une douleur à la hanche après une glissade inquiétante mais finalement sans gravité au milieu du troisième set. Au final, le Majorquin n'a réussi à prendre le service de son adversaire qu'à une seule reprise, au quatrième set, mais ce fut suffisant pour atteindre les quarts de finale.

Nadal inquiet pour son pied

Même s'il est parvenu à gagner, le Majorquin s'est montré en tout cas inquiet pour la suite de son tournoi après avoir senti une douleur "étrange et violente" au pied gauche. "Je ne connais pas encore la nature de ma blessure. Il faut que je passe une IRM pour en savoir davantage. Mais à un moment je n'étais pas certain de pouvoir terminer le match". "Heureux d'être passé" mais inquiet avant son quart de finale mercredi face à l'Américain Mardy Fish, l'Espagnol a commencé à ressentir une douleur sur l'extérieur et à l'arrière de son pied gauche au milieu du premier set. "A 6-5 c'est devenu terrible, j'avais l'impression de m'être cassé le pied, j'ai demandé à voir le soigneur et à ce moment-là je ne savais pas si je pouvais continuer."

Le soigneur du tournoi lui a alors posé un bandage qui a aidé Nadal à supporter la douleur. "Elle est restée pendant tout le match, surtout lorsque je prenais appui pour frapper en coup droit, mais avec le bandage ça m'a fait moins mal", a ajouté Nadal, qui a ensuite fortement condamné les cadences infernales auxquelles sont soumis les joueurs de tennis. Nadal aura la journée de mardi pour souffler et savoir de quel mal il souffre à nouveau. Mercredi, il évitera le finaliste 2010, Tomas Berdych. A sa place, Mardy Fish tentera de faire bonne figure, lui qui n'a pas battu le N.1 mondial lors de leurs cinq premières rencontres.

Alors qu'il vient de déclarer forfait pour le quart de finale de la Coupe Davis face aux Etats-Unis, du 8 au 10 juillet au Texas, Nadal s'en est ensuite pris à la Fédération internationale, coupable de ne pas aider les joueurs. "L'ITF ne veut rien entendre, rien changer, ni au calendrier, ni à la formule de la Coupe Davis. Ce n'est pas une bonne chose car souvent les meilleurs ne participent plus. A l'ITF, ils devraient voir ce qui se passe. Mais non, ils ne réfléchissent pas et se contentent d'empocher l'argent", a-t-il déploré. "Pour moi c'est difficile de ne pas défendre les couleurs de mon pays, a-t-il ajouté. Mais je ne peux pas être partout, être au top chaque semaine. Mon corps a besoin de repos. Là j'ai mal au pied, il y a quelques jours, c'était le genou, c'est trop ! Ce n'est plus possible, je n'ai plus 18 ans. Mais l'ITF s'en moque." La couronne de N.1 mondial semble de plus en plus lourde à porter. - S.P.

article publié sur Eurosport.fr









Le tenant a tenu

Secoué par Del Potro et soigné pour une vive douleur au pied, Rafael Nadal s'est fait peur (7-6, 3-6, 7-6, 6-4).

Une obscurité nimbait le Centre Court quand, à 21 h 10 heure de Londres, un dernier jeu de service blanc de Rafael Nadal mit fin à son supplice. Il avait duré 3 h 52 et Juan Martin Del Potro, le même qui l'avait démoli en demi-finales de l'US Open 2009 (6-2, 6-2, 6-2), en était le principal instigateur. L'autre cause de ses tourments avait surgi de nulle part, à 6-5,40 A au premier set. L'Argentin sert et Nadal conclut l'échange par un énooooorme coup droit gagnant. Aussitôt le point gagné, il s'accroupit en grimaçant, le regard tourné vers son clan où le rappeur Jay-Z avait pris place. Incapable de disputer sa balle de set il laissa filer les trois oints suivants et fit appeler le soigneur. « J'ai senti une vive douleur après avoir frappé mon coup droit. C’est très étrange, ça fait un mal terrible ››, l'entendit-on expliquer au kiné en lui montrant son talon gauche, tandis que Del Potro se plaignait vivement auprès de l'arbitre et du superviseur de cette interruption longue de huit bonnes minutes.

Nadal : « J'ai pensé abandonner»

Le pied strappé, après avoir refusé des calmants parce qu'il en avait déjà pris le matin, Nadal attaqua le tie-break sur des œufs. Mené 3-1, il sauva ensuite à son tour une balle de set à 5-6, puis renversa le cours du jeu, bien aidé parles nerfs à fleur de peau de l'Argentin, coupable d'une double faute à 6-7.

Galvanisé par le gain improbable de cette manche, Nadal vit la douleur s'estomper, mais pas Del Potro lever le pied. Bouillantissime, le revenant de l'année (485ème fin janvier, 21ème aujourd'hui) égalisa 6-3 en produisant un tennis de rêve. Des échanges top class, des « vamos ! » à la pelle, des points gagnants en pagaille - 105 au total dont 61 côté Nadal pour seulement 37 fautes ! - émaillèrent la suite d'un combat dantesque. Nadal en sortit soulagé mais pas indemne. « J’ignore de quoi il s'agit s'inquiétait-il, » le sourcil en accent circonflexe. « Sur le moment j’ai cru que je m’étais cassé le pied. J'ai pensé abandonner mais avec le bandage, la douleur s'est calmée. Je pouvais me déplacer vite côté revers, mais courir côté coup droit était très douloureux. Il y a quelque chose, c'est sûr. Il faut que je fasse une IRM. ››

Nadal se lâcha ensuite sur le calendrier : « Je ne peux pas être compétitif toutes les semaines et partout, c'est pour ça que j'ai renoncé à la Coupe Davis (la semaine prochaine). La FIT ne nous rend pas service, elle ne change rien et ne pense qu'à gagner de l'argent, c'est tout. J'adore jouer pour mon pays, mais c'est une obligation pour moi de ne pas aller aux États-Unis. Hier, c'était la cuisse, deux jours avant le genou, maintenant le pied... ›› - ROMAIN LEFEBVRE

article publié dans L'Equipe papier du mardi 28 juin 2011








Nadal bon pour le service

Rafael Nadal a tenu à rassurer ses fans sur son compte Facebook. L'Espagnol, qui souffrait du pied gauche, a passé des examens qui n'ont révélé "aucune blessure". Il pourra continuer le tournoi de Wimbledon où il jouera face à l'Américain Mardy Fish en quart de finale mercredi. 

Rafael Nadal respire mieux. Il avait quitté le Central le visage inquiet. Malgré sa victoire en huitième de finale face à Juan Martin Del Potro en quatre sets, l'Espagnol avait des doutes sur la suite de son tournoi. La faute à une douleur au pied gauche survenue à la fin du premier set. Mais finalement, il a été rassuré par des examens passés après la rencontre : "Hier (lundi) après le match, je suis allé passer une IRM dans un hôpital à Londres (...) et heureusement les examens n'ont révélé aucune blessure. Je vais m'entraîner aujourd'hui (mardi) à 16h30 et jouer demain", a indiqué le N.1 mondial sur son compte Facebook. 

Lundi soir, Nadal, rarement habitué à se plaindre depuis son arrivée sur le circuit, s'était montré sceptique sur ses chances de défier l'Américain Mardy Fish en quart de finale. "Je suis inquiet oui. A un moment je n'étais pas certain de pouvoir terminer le match", avait lancé à la fin de la rencontre l'Ibère, qui avait évoqué une douleur "étrange et violente". Le tenant du titre pourra défendre son bien et sa place de numéro 1 mondial. En cas de forfait, le sextuple lauréat de Roland-Garros aurait en effet été sûr de perdre son trône au profit de Novak Djokovic. 

Invaincu depuis 18 matches sur les pelouses du Grand Chelem londonien, Rafael Nadal doit remporter une troisième fois Wimbledon pour espérer conserver son rang. Et une défaite du Serbe avant la finale. Mais il ne l'a pas encore lâché. Il faudra toutefois sûrement attendre mercredi pour connaitre dans quel état il est réellement. - G.C.








samedi 25 juin 2011

Rafa en deuxième semaine

Nadal s'en sort bien 

Deux balles de premier set écartées, une interruption due à la pluie, et Rafael Nadal (n°1) s'en sort finalement en trois manches face à Gilles Muller, samedi, au 3e tour (7-6 [6], 7-6 [5], 6-0).

2005. Rafael Nadal vient de remporter son premier Roland-Garros. Le numéro 3 mondial d'alors n'a pas encore le pied vert. Éliminé d'entrée à Halle par Alexander Waske (147e), il quitte le All England Club dès le 2e tour, battu (6-4, 4-6, 6-3, 6-4) par Gilles Muller (69e). Les temps ont bien changé. Le gaucher luxembourgeois, guère épargné par les blessures, n'a jamais vraiment confirmé les espoirs que son titre de champion du monde juniors avait pu susciter. Le Majorquin, lui, a tracé sa route.

Vendredi, sur le court numéro 1, le jeu offensif du 92e mondial, à base de services-volées, prive pourtant de temps le Majorquin. Mené 5-6, 15/40, il écarte même deux balles de set avant de virer en tête au tie-break (8 points à 6). Renvoyés aux vestiaires, pluie oblige, les deux hommes repartent sur les mêmes bases, ce samedi. Résultat ? Un nouveau jeu décisif. Distancé 3 points à 4, victime d'une glissade, le tenant du titre s'en sort finalement sans dommage (7-5). Le plus dur est fait. La manche décisive est une formalité.

«C'était un match très difficile, » a reconnu l'Espagnol à sa sortie du court. «Dans les deux premiers sets, je n'avais aucune chance de breaker. Il était très compliqué de mettre en place une tactique. Au troisième set, je suis parvenu à maintenir un bon niveau de jeu. Ma jambe droite m'a donné quelques inquiétudes mais j'ai pu m'en sortir sans trop de problèmes. Je vais me reposer et me soigner avant mon prochain tour.» Un prochain tour où il retrouvera Juan Martin Del Potro (n°24). -
J.G.







vendredi 24 juin 2011

Rafa bat Sweeting et se qualifie pour le troisième tour

Nadal tient à son bien

Solide, Rafael Nadal s'impose (6-3, 6-2, 6-4) contre Ryan Sweeting. Au troisième tour, il affrontera Gilles Muller.
 
«Quand je gagne ce tournoi, j'ai moins de pression pour le reste de la saison.» Juste après son titre à Roland-Garros, Rafael Nadal a prévenu. Le trophée des Mousquetaires lui enlève un gros poids. A Wimbledon, le Majorquin apparaît beaucoup plus serein. En deux tours, il a perdu quatorze jeux. Pour son deuxième match, le tarif affiche (6-3, 6-2, 6-4 en 1h37') pour Ryan Sweeting. Mais l'Américain a choisi de monter l'Everest en tongs en restant au fond de court lors des deux premiers sets. Résultat : trois breaks et aucune occasion.

Sous le centre court couvert, le numéro 1 mondial déroule avec ses décalages de coup droit, ses variations au service (70% de premières balles, 9 aces) et son slice de revers. Il ne rate rien (7 fautes directes au total, une seule dans le 2e set), balade son adversaire (38 points gagnants) et le pousse à forcer. En danger en permanence, le 69e mondial multiplie les erreurs (10 doubles fautes, 25 fautes directes) et ne trouve pas de failles. Alors Ryan Sweeting décide de venir au filet (13 points sur 24 montées, 10/17 au troisième set) pour casser le rythme infernal de l'Espagnol. Surpris, le tenant du titre perd son service à 6-3, 6-2, 2-1.

Mais Rafael Nadal trouve vite la réplique. Il accélère, met plus d'intensité dans ses frappes et n'hésite à venir poser quelques volées (22 points sur 27 montées) à l'image de la balle de match. Les doutes de Roland-Garros sont loin. Il enlève son tee-shirt sous les cris des Anglaises. Il rit de bon coeur et attend serein Gilles Müller qui a bénéficié de l'abandon à (3-2) de Milos Raonic, blessé à la cuisse sur une chute. Il a retrouvé sa confiance et garde son énergie avec des victoires expéditives. Le tenant du titre tient bien à son bien et enregistre sa 16e victoire d'affilée à Wimbledon. - S.D.







Nadal met le paquet

Les premiers tours balbutiants de Rafael Nadal à Roland-Garros ne sont qu'un lointain souvenir ; 17 jeux lâchés en deux tours à Wimbledon, tout va bien, merci pour lui. Pas question de jouer ses premiers tours à l'économie, le numéro 1 mondial fonce. Hier, comme lundi contre Michael Russell, il frappait fort et juste face à Ryan Sweeting (23 ans, 69ème), sur un Centre Court resté couvert malgré la fin des averses. « Les conditions sont plus humides indoor observait-il, et le terrain plus glissant. C’était une nouvelle expérience. Plutôt bonne, même si c'est un tournoi outdoor et que je préfère jouer en extérieur. Mais j'ai été agressif et j’avais de bonnes sensations. ›› Nettement plus détendu qu'à Paris, le tenant du titre reste cependant sur ses gardes. La suite de son programme s'appelle Gilles Muller, wild card, bénéficiaire de l'abandon de Milos Raonic après cinq jeux à la suite d'une spectaculaire glissade en grand écart facial, qui fit grincer sa hanche droite(ou sa cuisse selon l'IRM que le Canadien subira prochainement). Dernier joueur autre que Roger Federer à avoir battu Nadal à Wimbledon (2005, deuxième tour, en 4 sets), le Luxembourgeois (28 ans, 92ème) n'est pas à prendre à la légère : « Un joueur dangereux, notamment sur ce type de surface. Un bon service, une bonne volée. Je vais devoir rester très concentré sur mon service et saisir la moindre occasion au retour. ›› Pour ne surtout pas perdre de temps.

article publié dans L'Equipe papier du jeudi 23 juin 2011

mardi 21 juin 2011

Rafa a bien débuté la défense de son titre à Wimbledon

Nadal tranquille

Malgré un départ un peu timide, Rafael Nadal se qualifie aisément (6-4, 6-2, 6-2) aux dépens de Michael Russell.

Pour la première fois, Rafael Nadal entre sur le Centre Court en tenant du titre. Contre Michael Russell, il doit défendre son bien. A Roland-Garros, il a évoqué ses doutes. Il a beau être numéro 1 mondial, il n'est pas imperméable aux émotions. Et cela se confirme à Wimbledon. Dans le temple du tennis, il connaît quelques retards à l'allumage et sa fébrilité se traduit par un break sur une double faute à 3-2 au premier set. Mais l'émotion n'est pas faiblesse chez le Majorquin. L'adversité le nourrit et il cherche toujours des solutions. Et il les trouve avec une qualification (6-4, 6-2, 6-2 en 1h58) pour le deuxième tour contre Ryan Sweeting, tombeur de Pablo Andujar.

Au fil du match, il prend progressivement ses repères face à un adversaire courageux mais sans coup fort. Son slice de revers se met en place, ses jambes moulinent plus vite, ses décalages de coup droit assomment son adversaire et sur un gazon très lent en raison de l'humidité, il domine les débats. Mené 4-2, il aligne six jeux d'affilée. Rafael Nadal ne lâche plus sa proie. A 33 ans, le 91e mondial se bat mais ne pèse pas très lourd en raison d'un évident manque de puissance. Le pseudo-suspense ne dure qu'une demi-heure avant le monologue de l'Espagnol.

Quand le numéro 1 mondial trouve ses marques, ses fautes directes se réduisent comme peau de chagrin (6 au premier set, 13 au total), ses variations au service (69% de premières balles) détruisent le jeu adverse et ses gifles de coup droit claquent (35 points gagnants). Libéré par son titre à Roland-Garros, il montre un niveau de jeu nettement supérieur à ses débuts Porte d'Auteuil. Bien sûr, Michael Russell n'est pas John Isner, mais l'Américain a proposé la parfaite réplique au tenant du titre pour se rassurer sur son jeu sur herbe. - S.D.

article publié sur Lequipe.fr









« Tout était sympa »

Rafael Nadal n'a pas boudé son plaisir d'étrenner le gazon tout neuf du Centre Court sous les yeux de ses parents.

On peut s'appeler Rafael Nadal, avoir dix trophées du Grand Chelem dans son salon et découvrir encore, après dix ans de carrière, un privilège rare du tennis. En qualité de tenant du titre, le numéro 1 mondial était hier le premier à fouler le gazon impeccable du Centre Court, plaisir qu'il n'avait pu goûter un an après son premier titre, remporté ici en 2008, en raison de son forfait sur blessure. Opposé à Michael Russell (33 ans, 90ème), Nadal a tranquillement déroulé, après avoir effacé un break concédé au premier set (6-4, 6-2, 6-2). Une journée idéale en somme.

« On vous a senti un peu hésitant en début de match…
- C'est lui qui a bien joué, en étant agressif au retour, et moi j'avais tendance à un peu trop me précipiter. J'ai commis quelques erreurs en coup droit et en revers. Mais j'ai ensuite cassé un peu le rythme avec mon slice et j'ai fait durer les échanges. À l'arrivée, j'ai trouvé que mon niveau de jeu était assez correct, non ?

- Quelle impression cela fait d'être le premier à fouler le Centre Court ?
- Fantastique. Sérieusement, je n'ai jamais joué sur un court pareil, dans des conditions aussi idéales. C'est vraiment une sensation très, très, très agréable.

- Depuis quelques jours, on parle beaucoup de vous et des trois autres membres du Big Four, Djokovic, Federer et Murray. Lequel de ces rivaux redoutez-vous le plus ici ?
- Mon principal adversaire à présent s'appelle Ryan Sweeting (23 ans, 69ème). Je ne me concentre que sur ma partie de tableau. Parlons d'aujourd'hui, pas de ce qui se passera dans dix ou douze jours car je ne sais pas si je serai à la pêche ou encore dans ce tournoi.

- Vous êtes proche de Rory Mcllroy. Comment avez-vous suivi sa victoire à l'US Open de golf ?
- Jusqu'au bout ! Devant ma télé, jusqu'à une heure du matin. Évidemment, je lui ai immédiatement envoyé un SMS. Je sais combien on peut recevoir de messages sur son téléphone après une victoire comme celle-ci. Ce qu'il a réussi est incroyable. Il a été solide jusqu'au bout, il n'a pas commis une seule erreur. Chaque jour, il a réussi le tour parfait. Hormis Tiger Woods par moments, il n'y a qu'un golfeur capable de jouer aussi bien. Pour moi, Rory est une inspiration.

- On l'annonce dans la loge royale lundi prochain...
- Alors j'espère le féliciter de vive voix.

- En attendant, ce sont vos parents qui en étaient les invités d'honneur ce lundi...
- Voir mon père et ma mère (ils sont divorcés depuis 2009) dans la Royal Box, ça rend la journée encore plus belle. Je ne peux qu'en remercier les organisateurs de Wimbledon. Oui, tout était sympa aujourd'hui. ›› - ROMAIN LEFEBVRE

article publié dans L’Equipe papier du mardi 21 juin 2011

dimanche 19 juin 2011

Le tableau de Wimbledon est sorti

La longue marche de Nadal 

Le chemin jusqu'à la finale de Wimbledon ne sera pas un parcours de santé pour Rafael Nadal qui y défendra sa couronne. Une bonne nouvelle pour Novak Djokovic qui visera encore la place de N.1 à l'issue de la quinzaine : il lui suffit d'atteindre la finale ou d'attendre la défaite de l'Espagnol.

Premier quart de tableau

La place de N.1 mondial de Rafael Nadal est clairement menacée. Si l'Espagnol a remporté deux fois Wimbledon, le Majorquin devra cravacher pour conserver son titre : comme à Paris, il devra ne pas perdre et, dans le même temps, espérer que Djokovic n'atteigne pas la finale. Avec deux premiers tours à sa portée, dont le premier face à l'Américain Michael Russell (91e mondial), il devrait avoir une marche un peu plus haute à monter au 3e tour face à Milos Raonic, jeune Canadien 26e mondial au gros service, qui pourrait faire souffrir le Majorquin sur gazon. S'avancerait ensuite l'Argentin Juan Martin Del Potro en huitièmes de finale, à moins que Gilles Simon ne bouscule la donne au 2e tour. En quarts de finale, Nadal pourrait croiser Tomas Berdych, son adversaire de la finale de l'an passé à Londres, face à qui il n'a toutefois plus perdu depuis 2006.

Matches potentiels au 3e tour :

Rafael Nadal - Milos Raonic
Juan Martin Del Potro - Gilles Simon
Mardy Fish - Fernando Verdasco
Juan Ignacio Chela - Tomas Berdych 

Deuxième quart de tableau

Andy Murray sera, lui aussi, bien entouré. Le lauréat du Queen's et espoir principal du peuple britannique devrait débuter tranquillement sa quinzaine face à l'Espagnol Daniel Gimeno-Traver, 56e mondial. Son chemin devrait l'emmener au 3e tour vers Marin Cilic, qu'il aurait pu rencontrer en quarts de finale du Queen's si le Croate n'avait pas déclaré forfait pour un problème à la cheville. En huitièmes de finale, l'Ecossais pourrait faire face à Richard Gasquet qui a de grandes ambitions à Londres cette année si son physique tient. Le Biterrois, demi-finaliste en 2007, a eu quinze jours pour se remettre de son joli parcours à Paris et guérir sa hanche et sa cuisse, cause de son forfait pour le Queen's. Toujours à la recherche de sa première finale à Wimbledon, Murray aurait ensuite un quart de finale haut en couleurs face à Andy Roddick, triple finaliste ici ou à Gaël Monfils, toujours à l'affût.

Matches potentiels au 3e tour :

Andy Murray - Marin Cilic
Richard Gasquet - Stanislas Wawrinka
Gaël Monfils - Janko Tipsarevic
Thomaz Bellucci - Andy Roddick

Troisième quart de tableau 

Des quatre premières têtes de série, Roger Federer est celui qui a le tableau le plus abordable. Le Suisse, qui a déclaré forfait à Halle pour se reposer, nourrit des ambitions très fortes à Londres où il vise un 7e sacre en neuf ans. Le Kazakh Mikhail Kukushkin (60e mondial) sera une formalité pour l'ex-N.1 mondial qui aura sans doute David Nalbandian, finaliste à Londres en 2002, sur son chemin au 3e tour. Mais l'Argentin, actuel 24e mondial, n'a plus joué un quart à Londres depuis l'édition 2005. On voit mal Mikhail Youzhny poser des problèmes à Federer en huitièmes de finale, le Russe n'ayant inscrit que deux sets en 10 rencontres face au Suisse. La route vers les demi-finales passerait enfin par une affiche face à Jo-Wilfried Tsonga, récent finaliste au Queen's. Mais le Français devra certainement dompter au 3e tour l'Ukrainien Aleksandr Dolgopolov, le 21e mondial qui l'a battu deux fois cette saison à Melbourne et Miami, puis vraisemblablement David Ferrer en huitièmes de finale. Contrairement au Français, l'Espagnol, N.6 mondial, n'a jamais atteint les quarts de finale à Londres dans sa carrière. 

Matches potentiels au 3e tour :

David Ferrer - Guillermo Garcia-Lopez
Jo-Wilfried Tsonga - Aleksandr Dolgopolov
Nicolas Almagro - Mikhail Youzhny
David Nalbandian - Roger Federer 

Quatrième quart de tableau

Novak Djokovic visera au moins la finale de Wimbledon. Sa première sur le gazon anglais. Pour lui, la donnée est simple : s'il l'atteint, la place de N.1 sera à lui, quelque soit le joueur en face de lui. Jérémy Chardy aura la lourde tâche de défier le Serbe dès le 1er tour. Le Palois aura au moins la "chance" de jouer face au N.2 mondial qui n'a joué qu'un seul match sur ces trois dernières semaines : la demi-finale de Roland-Garros perdue face à Roger Federer. S'il passe le Français, "Nole" pourrait viser au 3e tour le Chypriote Marcos Baghdatis, demi-finaliste à Rosmalen. Un autre Tricolore pourrait être son adversaire en huitièmes de finale en la personne de Michaël Llodra, si celui-ci passe enfin le cap du 2e tour à Londres. Le Parisien aurait ensuite une vieille connaissance face à lui, le Serbe Viktor Troicki. Djokovic devrait avoir son premier vrai test en quarts de finale face à Robin Söderling ou Jurgen Melzer, qui devraient croiser le fer en huitièmes. - S.P.

Matches potentiels au 3e tour :

Robin Söderling - Nikolay Davydenko
Florian Mayer - Jurgen Melzer
Viktor Troicki - Michaël Llodra
Marcos Baghdatis - Novak Djokovic


vendredi 10 juin 2011

Tsonga bat Rafa au Queen's

Tsonga renverse Nadal

Malgré la perte du premier set, Jo-Wilfried Tsonga a battu Rafael Nadal, visiblement fatigué (6-7 [3], 6-4, 6-1) et se qualifie en demi-finales du Queen's.

En janvier 2008, Jo-Wilfried Tsonga remportait sa première victoire (6-2, 6-3, 6-2) contre Rafael Nadal lors d'une demi-finale de l'Open d'Australie qui avait marqué l'éclosion au plus haut niveau du Français. Trois ans et quatre défaites de rang face à l'Espagnol plus tard, le Manceau a renouvelé l'exploit, ce vendredi, cette fois en quart de finale du Queen's (6-7 [3], 6-4, 6-1), au terme de leur première confrontation sur gazon. Mais ce succès ne relève pour autant pas de la surprise totale. Nadal, qui a enchaîné sa quinzaine victorieuse de Roland Garros avec le tournoi londonien sans prendre de repos, a paru émoussé tout au long de la semaine, en plus de ses difficultés à s'adapter à la surface. L'an passé, déjà, le Majorquin avait été éliminé en quart de finale du tournoi londonien, par Feliciano Lopez.

25 aces pour Tsonga

Cette fois, c'est par un adversaire beaucoup plus à l'aise sur gazon que le n°1 mondial a cédé. Tsonga s'est montré entreprenant, s'appuyant sur son service (25 aces au total), même si le premier set, rapidement perturbé par l'apparition de la pluie, a été remporté au tie-break par Nadal, au bénéfice de son jeu de fond de court. Fébrile en début de deuxième set où il perdait son jeu à la volée et son engagement, le Manceau parvenait toutefois à redresser le cours de la rencontre. Haussant encore de rythme au service et dans les échanges, Tsonga prenait progressivement le dessus sur Nadal, jusqu'à breaker son adversaire au meilleur moment dans la deuxième manche (5-4) pour s'offrir un troisième set.

De trop pour le vainqueur de Roland Garros, émoussé, qui ne trouvait plus les armes pour défendre son service, et encore moins pour chercher celui du 19e joueur mondial (6-1). Si cette défaite ne privera pas Nadal de la première place mondiale, le Majorquin ne perdant pas de points par rapport à l'année dernière, elle le laisse sous la menace de Novak Djokovic. Pour Tsonga, qui affrontera en demi-finale James Ward (tombeur de Mannarino), l'occasion est belle de garnir son palmarès cette semaine. Il faudra pour cela faire encore mieux qu'en 2008 à l'Open d'Australie.- Y.S.

jeudi 9 juin 2011

Rafa poussé à disputer un 3ème set par Stepanek



ATP Queen's - Il ne faut pas chercher Rafa

Rafael Nadal se qualifie pour les quarts de finale du tournoi du Queen's. Le numéro un mondial a réagi de manière spectaculaire après avoir perdu le second set, alors qu'il pensait se diriger vers une victoire tranquille. Il s'impose 6-3, 5-7, 6-1, face à Radek Stapanek et affrontera Jo-Wilfried Tsonga, demain, pour une place en demi-finale.

Rafael Nadal déroule dans le premier set. Le numéro un mondial entre parfaitement dans son match, il s'applique sur ses mises en jeu et break pour prendre l'avantage 3-2. Le plus dur est fait, pense-t-on, mais Radek Stepanek réagit dans la foulée et s'offre trois balles de débreak. Rafa sauve les trois et confirme 4-2. Le Majorquin gère tranquillement la fin de la première manche, qu'il emporte 6-3, en prenant, une nouvelle fois, le service de son adversaire. On joue depuis 40 minutes, et on voit mal comment le tout-puissant Rafa pourrait ne pas boucler le match en deux petits sets.

D'autant que la deuxième manche ne laisse guère imaginer un revirement de situation. Le numéro un mondial se balade, breake de nouveau et se retrouve à 5-2, sans forcer. Radek Stepanek est au service. Le Tchèque valide sa mise en jeu. A Nadal l'engagement, il ne devrait plus en avoir pour très longtemps pour achever son adversaire. Et bien si ! Radek Stepanek effectue un retour inespéré : 4-5, 5-5 et 6-5, en s'adjugeant une nouvelle fois la mise en jeu du Majorquin. Le Tchèque sert pour le set et ne se prive pas de dicter sa loi à Rafael Nadal. Radek Stepanek envoie le match au troisième set en remportant la deuxième manche, 7-5.

Mais goûte d'emblée à une amère expérience : mettre Rafa en colère. Impitoyable, le numéro un mondial se déchaîne sur l'insolent Tchèque, coupable de lèse-majesté. 4-0 infligé au 57ème mondial avant que celui-ci ne parvienne à débloquer son compteur dans ce troisième set. Mais le Majorquin ne se laisse pas avoir comme dans la manche précédente et enterre son adversaire 6-1. Au final, l'ogre espagnol domine Radek Stepanek 6-3, 5-7, 6-1, en 2h24 et rejoint les quarts de finale, où il affrontera Jo-Wilfried Tsonga. - Scott McBeam

Rafa gagne en deux sets secs et son match de double est reporté


Nadal sans souffler

Le champion de Roland-Garros a lancé hier victorieusement sa saison sur gazon. Murray l'avait précédé sur le même mode.

Avec Rafael Nadal, ce n'est pas du vingt-quatre heures chrono, mais presque. Trois jours seulement après sa finale de Roland-Garros, quasi heure pour heure, le numéro 1mondial a repris ses travaux d'Hercule. Là où Roger Federer et Novak Djokovic ont mis les pouces (forfait à Halle et ici même), l'Espagnol, lui, a préféré reprendre tout de suite le manche. Comme Andy Murray, l'autre membre du quatuor majeur, décidé également à enchaîner, sa nationalité lui donnant des responsabilités supplémentaires vis-à-vis du vénérable tournoi britannique.

Les deux hommes ont assumé leur rang. Ce ne fut pas aisé pour Murray confronté d'emblée au Belge Xavier Malisse, un joueur certes inconstant mais talentueux et avec de sérieuses références sur gazon, dont une demi-finale à Wimbledon en 2002. L'Ecossais dut céder une manche. Rien de tel pour Nadal qui, face à un qualifié australien du nom de Matthew Ebden (23 ans, 168ème), breaka le premier dans les deux manches et n'eut qu'une balle de débreak à sauver. Difficile de jauger le numéro 1 mondial face à un joueur sans doute impressionné par l'identité de son adversaire. Il parut cependant plutôt content de fouler le gazon londonien.

Avocat de Federer

Plus que jamais concentré sur son sujet, manifestant nettement sa déception en début de match sur un revers slicé qui échoua dans le filet. Pas le moindre signe de lassitude de devoir remettre ça peu après une campagne parisienne éreintante. Car elle le fut, puisque c'est l'intéressé lui-même qui le répéta hier : « Je n’ai peut-être perdu que trois sets en tout à Roland-Garros, mais j'ai eu beaucoup de matches longs et difficiles, alors honnêtement je suis un peu à court d'énergie Ne me demandez pas trop mes premières impressions sur gazon, car je n'ai pas pour l'instant les moyens d'en avoir beaucoup. » On l'avait quitté prudent à Paris, on le retrouve dans la même veine. Ça n'a pas trop mal réussi Porte d'Auteuil. Son rival et ami Federer a été encore plus précautionneux en se retirant carrément du tournoi de Halle. C'est au moins la deuxième fois que le Suisse, pourtant sous contrat à vie avec les organisateurs allemands, s'éclipse au deuxième jour du tournoi. Cette fois, la coupe était pleine et le responsable du tournoi a fait savoir qu'il n'était pas content. « Je ne suis pas d'accord avec lui » expliquait hier en défense l'Espagnol. « J'imagine que ça a été encore plus dur pour Roger de déclarer forfait. Moi, j'avais été critiqué une fois à Vienne dans des conditions similaires alors que je ne pouvais vraiment pas jouer. S'il déclare qu'il n'est pas prêt à joué, moi je le crois. ›› Pour porter la contradiction à son soutien inconditionnel à Federer, il suffit d'examiner le cas de Murray. L'Écossais joue ici sur une cheville blessée à Roland-Garros. Comme quoi, on peut aussi choisir de se faire mal et prendre des risques. On demanda hier au numéro 4 mondial s'il pensait que, vu les circonstances, il n'aurait pas dû s'abstenir de jouer ici : « Difficile de répondre. Il y a tellement peu de temps d'ici à Wimbledon, qu'on a vraiment envie de ne gâcher aucune occasion de jouer des matches sur gazon. En outre, c'est sûr que si ce tournoi n'était pas le Queen's, je ne jouerais probablement pas. ›› Comme quoi, les joueurs décident de leur participation non pas tant sur des critères objectifs que subjectifs. Il y a débat. Comme celui de l'enchaînement infernal entre Roland-Garros et Wimbledon. Hier Nadal n'avait pas la solution pour rendre le circuit un peu plus humain. Mais n'est-ce pas lui qui légitime les cadences infernales avec ce don de quasi-ubiquité entre Paris et Londres ? - PASCAL COVILLE

article publié dans L'Equipe papier du mercredi 08 juin 2011

 

dimanche 5 juin 2011

Le "king" de la terre battue remporte son 6ème titre à Roland-Garros

Nadal, le ''cyborg''

En dominant Roger Federer (7-5, 7-6, 5-7, 6-1), Rafael Nadal a égalé le record de Björn Borg, sextuple vainqueur à Roland-Garros. L'Espagnol reste n°1 mondial et empoche son 10e Grand Chelem. 

« Si je joue comme ça, je ne peux pas gagner. » Quand Rafael Nadal avoue ses faiblesses, ses adversaires doivent se méfier. L'humilité est sa marque de fabrique, l'adversité est son moteur à l'image de cette édition 2011. Il commence avec des doutes, il finit avec des certitudes pour battre (7-5, 7-6 [3], 5-7, 6-1 en 3h40') Roger Federer, enregistrer son dixième Grand Chelem et égaler le record de six titres de Björn Borg à Roland-Garros. Pour ce moment d'histoire, il faut deux grands acteurs. Sur le Central, vous avez les Beatles et les Rolling Stones sur la même scène.

Et sur terre battue face à son grand rival, le Suisse se met au diapason de l'événement. Après son chef d'oeuvre des demi-finales, le 3e mondial propose un récital de jeu d'attaque (30 points sur 41 montées). Il ne s'est jamais montré aussi inspiré et agressif (64 coups gagnants pour 58 fautes directes) contre le Majorquin. D'entrée, il prend à la gorge son adversaire, varie à merveille, tient le bras de fer en revers et n'hésite plus à enchaîner service-volée, même sur ses secondes balles. Mais il faut durer. Paradoxalement, c'est toute la problématique à résoudre pour le plus grand joueur de tous les temps. Faire durer la flamboyance...

Nadal, digne héritier

Il suffit de deux mauvais choix pour perdre le premier set : une amortie de revers qui atterrit de quelques millimètres dans le couloir sur une balle de set à 5-2 et un coup droit décroisé dans la course de son adversaire lors du débreak. Et la clepsydre s'inverse. Rafael Nadal s'engouffre dans la brèche (43 coups gagnants pour 27 fautes directes). Ses frappes trouvent de la longueur, la lourdeur de son coup droit commence son travail de sape et ses passings en bout de course renaissent pour inscrire sept jeux d'affilée. Quelques gouttes de pluie à 7-5, 5-4 (40-30) retardent l'échéance du gain du deuxième set.

A 7-5, 7-6, 4-2, il se dirige vers son illustre aîné, Björn Borg. Roger Federer connaît la difficulté. Il en possède seize et détient une pléiade de records. Son orgueil et son talent compliquent la tâche du Majorquin. Plus décontracté que jamais à Roland-Garros, le Suisse monte le son avec des attaques permanentes et un jeu de jambes de jeune homme. Sur les trois derniers jeux du troisième set, il ne perd que trois points et réalise un break blanc. Sur le premier jeu de la quatrième manche, il enchaîne et mène 0-40. En immense champion, l'Espagnol libère son bras pour se dérouler le tapis rouge. Dans l'adversité, il n'est jamais aussi fort. La force mentale traverse les générations, ''Ice Borg'' a trouvé un héritier de feu. - Sophie DORGAN 





RG - Le boss, c'est toujours lui !

Revivez le match en live ici !

C’était peut-être la finale que Rafael Nadal avait le plus de chances de perdre. C’est en tout cas celle où il a montré qu’il était vraiment, et encore cette année, le roi de la terre battue. Brinqueballé en début de quinzaine, Rafa a progressé au fil des tours pour sortir son meilleur tennis ce dimanche face à un Federer méritant.

Le Suisse débute d’ailleurs parfaitement la rencontre. Sur sa ligne, très mobile, Roger dicte le jeu sans commettre de fautes. Rafa lui, ne semble pas encore vraiment dans son match. Rapidement, le Suisse prend l’avantage : 3-0, 4-1 puis 5-2. 5-2 justement. Ce jeu qui a peut-être tout changé. Remise en contexte : Nadal est au service, toujours malmené par le Suisse. Celui-ci obtient même une balle de set à 30-40. L’échange dure, Federer domine, Rafa gambade. Et une amorti suisse malvenue finit dans le couloir. La suite, c’est une remontée impitoyable de l’Espagnol qui, enfin dans son match, lance son entreprise de destruction massive. 5-3, 5-4, 5-5, 6-5, puis 7-5. Aie.

Le bilan de ces premières 50 minutes de jeu côté suisse, c’est une manche de perdue et surtout un gros coup derrière la tête. L’hémorragie continue en début de second set. Presque perdu sur le court, Roger ne semble plus savoir comment s’y prendre pour gagner un point. Tout revient. Long, haut, profond. Et si en plus le revers lâche… Le résultat, c’est une réelle domination espagnole. Un temps seulement. Car Roger se réveille pour débreaker à 4-3. A 4-4, l’Espagnol breake à son tour. Pour se faire rattraper après une interruption d’une dizaine de minutes (pluie). Tout cela se finit dans un tie-break logiquement dominé par l’Espagnol (7-3).

7-5, 7-6. Il y a peut-être 5 points de différence au compteur mais deux sets à zéro pour l’Espagnol. Un Espagnol qui enchaîne. A 4-2 break Rafa, les chances du Suisse semblent très très minces. Et pourtant, Federer se rebelle. De nouveau tourné vers l’avant, décidé à faire mal sur chaque frappe, le Suisse fait son retard, revient à hauteur et breake à 6-5. Poussé par tout un public qui y croit encore, Roger conclut à 7-5. Les amorties bien touchées comme les chops rasants ont payé.

Mais Nadal met rapidement fin aux espoirs adverses. Trois balles de break sauvées d’entrée de manche – histoire de montrer que le patron est toujours là. Puis un break empoché sur un jeu blanc à 3-1. Cette fois le boss est lancé. Il ne laissera plus un jeu à son numéro 3 mondial d’adversaire. Au final, ça fait 4 sets, 3h40 de jeu et une 6e victoire à Roland Garros, la 10e en Grand Chelem. A 25 ans. Le tout en conservant sa place de numéro 1 mondial. Le boss, c’est définitivement bien lui ! - Pauline Dahlem









Nadal a six pieds sur terre

Rafael Nadal a remporté son sixième Roland-Garros, dimanche, en usant Roger Federer comme lors de leurs précédents duels sur la terre parisienne. Le Suisse, qui a manqué une balle de premier set, s'est incliné (7-5, 7-6, 5-7, 6-1). Nadal rejoint Borg au palmarès et conserve sa place de N.1 mondial.C'est comme un film dont on connaît déjà la fin. 

Après une cinquième joute parisienne, c'est désormais une évidence : dans un match à Roland-Garros entre Rafael Nadal et Roger Federer, c'est toujours le Majorquin qui gagne. Pour cette quatrième finale face à son meilleur adversaire, le N.1 mondial a triomphé du Suisse pour soulever son dixième titre du Grand Chelem. A 25 ans, c'est phénoménal. Une modèle de précocité que seul Bjorn Borg, plus jeune champion à réaliser cet exploit, devance pour une petite journée. Avec ce sixième sacre en seulement sept participations, l'irréductible Majorquin marche donc dans les traces du Suédois, le seul joueur de l'histoire qui lui arrive à la cheville sur terre battue mais qui avait eu besoin de huit tentatives dans les années 70 et 80 pour atteindre ce total (de 1974 à 1981). En plus de Borg, Nadal rejoint cinq autres légendes avec au moins dix majeurs au palmarès : Tilden, Laver, Emerson, Sampras et son adversaire du jour, Federer, recordman du genre avec 16 titres. 

Premier joueur à défendre un titre majeur depuis "Rodgeur" à l'US Open 2008, "Rafa" a réussi la passe de six à Paris au bout d'un parcours d'abord chaotique, puis de plus en plus brillant pour atteindre un niveau bien meilleur en finale. L'Espagnol n'avait pourtant pas donné des gages de sérénité tout au long de la quinzaine, contrairement à 2008 et 2010 où il n'avait pas perdu une seule manche, mais il faut croire que le lien qui lie le Majorquin à Roland-Garros semble plus fort que tout. Inexorablement, Federer n'a toujours pas réussi à trouver les solutions face au phénomène qu'est Nadal. Le Suisse se consolera d'avoir disputé sa première finale du Grand Chelem depuis sa victoire à l'Open d'Australie en janvier 2010 et d'avoir mis fin à la série de 43 victoires consécutives de Novak Djokovic (depuis la finale de Coupe Davis fin 2010) au terme d'une demi-finale d'anthologie, certainement le plus beau match de la quinzaine. Mais il cachera sans doute ce record terrible pour lui : il est le seul à avoir perdu une quatrième finale à Roland-Garros. 

10e titre du Grand Chelem pour Nadal

Comme en 2006, lors de leur première finale à Paris, le Suisse a démarré pied au plancher en réalisant sept premiers jeux parfaits. Et comme il y a cinq ans, Federer a baissé pavillon après coup, à ceci près qu'il avait remporté la première manche (6-1), chose qu'il n'est pas parvenu à faire cette année. Le Suisse a mené 5-2, a eu une balle de set, manquée d'un rien, puis s'est écroulé. Mentalement et tactiquement. Le fameux grain de sable qui l'avait fait dérailler auparavant est revenu casser la machine helvète. Les premières balles de service, passées de 90% à 63%, sont un premier indice. Les balles de break non converties (5/15), un second élément qui en dit long sur sa déroute. Nadal en a profité pour enchaîner sept jeux et s'offrir la première manche et un avantage psychologique décisif. L'Espagnol, qui menait 4-2 après un jeu blanc pris sur le service du Suisse, aurait pu même remporter la deuxième manche tranquillement sans un retour orgueilleux de Federer jusqu'à un jeu décisif, finalement gagné par l'Espagnol 7 points à 3. 

A 5-5 dans la troisième manche, le Suisse reprenait pourtant espoir en s'adjugeant la mise en jeu du Majorquin et le set dans la foulée (7-5). Exploit que seul John Isner était parvenu à faire lors du premier tour, et ce à deux reprises après deux jeux décisifs. Cela n'a pas suffi à faire rompre l'Espagnol qui n'avait, de toute façon, jamais perdu un match en cinq sets en tournois du Grand Chelem après avoir remporté les deux premières manches. Pour l'anecdote, l'Espagnol remporte son 3e titre de la saison, après Monte-Carlo et Barcelone, le 46e de sa carrière. Et surtout conserve sa place de N.1 mondial des griffes de Novak Djokovic, qui aura une nouvelle occasion de briguer son rang à Wimbledon, où l'Espagnol a encore un titre à défendre dans trois semaines. Mais là, ce sera une autre histoire ? - Sébastien PETIT







vendredi 3 juin 2011

Pour ses 25 ans, Rafa se qualifie pour la finale de Roland-Garros

Nadal contre vents et Murray

Le tenant du titre Rafael Nadal s'est qualifié vendredi pour la finale en dominant Andy Murray (n°4) en trois manches (6-4, 7-5, 6-4) et 3h17' de jeu. 

Rafael Nadal est tout proche du sixième ciel. Tombeur successivement de Robin Söderling et Andy Murray, le quintuple vainqueur vient de balayer une bonne partie des doutes que lui-même avait sur son jeu et que les suiveurs commençaient également à soulever. Sur un court Chatrier assiégé par le vent, le n°1 mondial a très bien joué le coup tactiquement et a fini par faire plier un Ecossais dont les nerfs n'étaient pas assez solides pour se battre contre Nadal, les bourrasques et lui-même.

Une question de caractère. A ce stade de la compétition et entre deux joueurs de ce niveau-là, certes les plans tactiques sont importants, mais l'attitude l'est encore plus. Nadal, du début à la fin, est resté d'une concentration et d'un calme de ténor. Murray, du début à la fin, a tenté de calmer la frustration quasi constante dans laquelle il évolue. Que ce soit à cause du vent, d'une faute, d'un coup décentré ou d'un coup gagnant adverse, l'Ecossais a toujours une bonne raison de hocher la tête, dépité. En face, Nadal est tout aussi frustré quand il se retrouve à 5-4 face à deux balles de break, alors qu'il a mené 5-1 au premier set, mais jamais il ne sort de son match. Au pire il grimace et jette un regard agacé à son clan. Mais sur le point d'après, la machine est prête au combat. Le scénario s'est répété à chaque tournant du match : la troisième balle de set finalement convertie, les deux balles de break écartées en début de deuxième set, et encore celles sauvées à 3-2 puis 4-3 dans le dernier set. Avoir la tête froide, ça paie. Les nerfs à vif, beaucoup moins.

Nadal, main de fer et nerfs d'acier

Une victoire en trois sets donc, ou comment ne jamais oublier que Rafael Nadal est lui aussi un très grand tacticien. Quand on pense stratège, on serait parfois tenté de penser Murray. Mais qu'il a été rusé l'Espagnol lors de cette demi-finale. Sur une surface qui l'avantage évidemment, il s'est plus imposé par ses bons choix que par sa plus grande puissance en coup droit ou son sens de la glisse. Murray lui avait préparé des attaques de revers très courtes et croisées, des diagonales à grande vitesse sur son revers et une agression en règle de la deuxième balle. Seulement le plan anti-Murray de l'Espagnol s'est avéré bien plus efficace.

Dans un nouveau bon jour que ce soit dans ses frappes ou son jeu de jambes, il a donné une leçon de contre à un spécialiste du genre. Combien de coups droits le long de la ligne sur des attaques de revers ? Combien de revers gagnants croisés alors que Murray attendait la faute ? Et toutes ces balles liftées très hautes en revers en plein milieu du court pour décontenancer un Murray privé de vitesse : un festival de très bonnes options. Au final, le réalisme et l'expérience énorme de Nadal dans ces matches sous haute tension ont payé. Que ce soit sur terre battue ou sur surface rapide, Nadal continuera d'avoir l'avantage sur Murray tant que ce dernier ne pourra pas atteindre le niveau de concentration de l'Espagnol. Ce dernier a la conviction gravée au fond des tripes qu'il peut gagner dans n'importe quelle condition et face à n'importe qui. Au moment d'aller chercher une sixième victoire Porte d'Auteuil, c'est une qualité qui n'a pas de prix. - Carole BOUCHARD






Nadal fidèle au poste

Plus solide sur les points importants, Rafael Nadal a fini par venir à bout d'Andy Murray (6-4, 7-5, 6-4) au terme d'un combat de plus de trois heures et quart. Pour la 6e fois de sa carrière, le Majorquin est en finale à Paris. Il a gagné les cinq premières. Il y retrouvera Djokovic ou Federer.


Nadal, ce n'est vraiment pas un cadeau. Le jour de ses 25 ans, le maître de Roland-Garros a fini par user un Andy Murray accrocheur mais trop inconstant pour réussir l'exploit. Cette victoire en trois sets traduit toutefois mal l'intensité du combat et la difficulté de la tâche qui fut celle de l'Espagnol. Trois sets certes, mais 3h17 de jeu. Heureusement pour les organisateurs que cette première demi-finale n'est pas allée en cinq manches, sans quoi Federer et Djokovic n'auraient eu aucune chance de finir leur match vendredi soir... 

On peut toujours épiloguer sur les sautes d'humeur du jeu de Rafael Nadal, sur ses sautes de tension, parfois, en cours de match, sur sa présupposée fragilité par rapport aux années précédentes. Tout ce ci est peut-être vrai mais il n'en reste pas moins que, une fois encore, Nadal est en finale. Et mine de rien, depuis qu'il a été mené deux manches à une par John Isner au 1er tour, il a tout de même remporté 17 sets de suite. Ils aimeraient être nombreux sur le circuit à douter de cette façon. Dimanche, il faudra lui passer sur le corps pour le priver de cette Coupe des Mousquetaires qu'il a déjà ramenée à cinq reprises à Manacor. Comme on pouvait le craindre pour lui, Andy Murray n'avait pas la solution au problème majorquin. 

Murray a trop gâché
 
A l'exception du début de rencontre, où il a été rapidement mené 5-1, l'Ecossais n'a pourtant pas été fondamentalement dominé par Nadal. A tour de rôle, les deux hommes ont eu l'emprise sur le jeu. Ils n'ont malheureusement que trop rarement bien joué en même temps, ce qui a empêché ce match tendu de devenir vraiment emballant. Le problème pour Murray, c'est qu'il a beaucoup moins bien négocié les quelques points déterminants de la partie. Pour preuve, ces 19 occasions de break, pour trois converties seulement. Nadal a eu beaucoup moins d'opportunités (13 au total), mais il a réussi deux fois plus de break (six). Presque un jeu de service sur deux, le tenant du titre a été en difficulté, mais il a presque toujours trouvé le moyen de s'en sortir. 

Mieux, chacun des trois breaks concédés par Nadal ne furent que des debreaks. Ils n'ont donc jamais permis à Murray de prendre vraiment l'ascendant. Dommage pour l'Ecossais, toujours au contact mais que l'on a jamais vraiment senti en mesure de renverser la montagne Nadal. Il devra donc attendre pour jouer sa première finale sur terre battue... Moins constant que contre Robin Söderling en quarts de finale, Nadal a commis 31 fautes directes en trois sets, contre 13 seulement face au Suédois. Face à Murray, ça a suffi. Dimanche, il devra sans doute se rapprocher de son score de mercredi pour conquérir une sixième couronne parisienne, qui ferait de lui l'égal de Bjorn Borg. A 25 ans et deux jours. - Laurent VERGNE

article publié sur Eurosport.fr 









RG - Nadal : "Je suis triste pour Andy"

Qu’est-ce qui a fait la différence aujourd'hui ?

Dans ce type de match, ce sont toujours des petites choses. Je pense que j'ai vraiment très bien joué au début du match dans le premier set. Après, 5-1, il me semble que j'ai commencé à faire quelques erreurs. J'ai perdu un petit peu ma manière de jouer. Et j'ai fait deux erreurs idiotes à 30/15, à 5-2. Quand je suis revenu avec mon coup droit sur une balle très longue. Ensuite, il a bien joué. Puis, il y a eu le service contre le vent à 5-4. C'était vraiment un jeu crucial selon moi. Donc, j'ai gagné le premier set. Avec le premier set pour moi, je me disais le match va être long. C'est le genre de conditions qui m'aident.

Rafa, tu as sauvé 15 balles de break sur 18 et tu as fait 16 breaks sur 30. Penses-tu que tu as su jouer les points importants mieux que lui ?

Oui, c'est vrai que j'ai sauvé beaucoup de balles de break. J'ai su sauver des points sur des moments importants. J'ai toujours eu le score en ma faveur, j'ai toujours mené au score. Il m'a breaké au début du second set mais j'ai débreaké. Il n'y a eu aucun moment un break en sa faveur. Ceci étant, il a eu beaucoup d'opportunités au premier set, j'ai dû sauver beaucoup de points importants grâce à mon service. Comme je vous le disais précédemment, pour gagner ce genre de match, cela se joue sur de petites choses. C'est le joueur qui a un peu plus de chance que l'autre sur ce type de point, qui a le plus de chances de gagner. Aujourd'hui, c'était moi. Je me qualifie pour la finale.

Jouer avec autant de vent sur le Central avec des tourbillons de poussière, c'était difficile ?

C'était difficile. De l'extérieur, vous ne pouvez pas vous imaginer comme c'est difficile de jouer dans de telles conditions. Pendant un moment, cela allait. Puis à d'autres, quand on joue avec le vent, à la droite de l'arbitre, c'était très difficile. On avait peur de frapper contre la balle parce que le vent était complètement dingue et changeait de direction à tous les moments. C'était très très difficile. Je n'aime pas jouer avec le vent mais bon, quand il y a du vent, il y a du vent, il faut adapter son jeu.

Est-ce que ta confiance est revenue ou as-tu eu encore des doutes pendant le match ? Comment tu vas te sentir pendant la finale ? Tu seras en mesure de jouer ton meilleur tennis ?

Ce sera une finale de Roland Garros. On sait que sur une finale, on peut avoir des problèmes mais on ne peut pas avoir de doutes. Pour ce qui est du niveau, non. Par contre, perdre… Le doute fait partie de la vie, cela fait partie du sport. Je pense que tout le monde le vit, le ressent, je ne suis pas l'exception à la règle. Si vous faites la comparaison entre maintenant et il y a une semaine, c'est totalement différent.

Rafa, tu as 25 ans aujourd'hui, quand tu repenses à ta carrière et à ce que tu as accompli, quel est ton sentiment ?


Mon début de carrière remonte à 9 ans, cela fait longtemps que je suis sur le circuit, que je vole à travers le monde. Beaucoup de choses ont changé. Ce qui n'a pas changé, c'est le plaisir de jouer au tennis, le plaisir de faire les choses bien et le plaisir de me retrouver avec un bon classement pour pouvoir jouer le match que j'ai joué aujourd'hui, celui que je vais jouer dimanche. C'est une chance.

Pour parler de Murray, de la difficulté à jouer sur cette surface, s'est-il amélioré de ton point de vue ?

J'ai toujours apprécié Andy comme joueur, comme homme. À chaque fois que je le bats dans ce genre de match, je suis triste pour lui parce qu'il mérite de gagner un Grand Chelem, cela ne fait aucun doute. Il va gagner parce que son niveau est absolument fantastique. Il manque quelquefois de chance. Il s'est beaucoup amélioré, c'est un joueur très complet. Il peut jouer magnifiquement sur d'autres surfaces. La terre battue n'est pas sa surface de prédilection mais il s'est amélioré d'année en année. Maintenant, on va aller sur gazon, c'est un très bon joueur sur gazon ou surface dure, il aura toutes les chances de gagner. Il aura une très belle année.

Rafa, vous vous attendez à ce que Borg soit dans les gradins pour la finale ? Vous pouvez espérer égaler son record ?


Non, je n'y pense pas. J'ai énormément de respect pour le grand Borg mais je me concentre pour bien jouer, ce qui est pour moi beaucoup plus important. Je veux gagner Roland Garros, c'est plus important que de faire aussi bien que lui. Alors maintenant, si Borg est là, je serais ravi de lui dire bonjour mais ce n'est pas une raison pour laquelle il doit être là.

C'était un match très intense. Murray a été très combatif, en plus le vent était très changeant, c'était dur.


Oui, merci beaucoup. En effet, le match a été très complet, très intense, il y a eu des occasions différentes. Comme vous l'avez vu, il y a eu 3 sets, on a joué pendant 3 heures et plus, plus d'une heure par set. Il y a eu des échanges très longs. Beaucoup d'échanges, des jeux qui ont été très prolongés, des moments très intenses, des situations compliquées aussi bien pour lui que pour moi. Je pense que cela a été un match de très bon niveau de mon point de vue. Le premier set surtout jusqu'à 5-1, mon niveau était très élevé. Après, j'ai baissé un peu. J'ai joué un peu plus le long de la ligne, cela m'a fait faire des erreurs alors que j'aurais pu concrétiser et finir ce set mais bon, j’ai réussi quand même. Le match a été très dur et tout le temps j'étais au-dessus, et j'ai franchi chaque obstacle, même si parfois le contrôle m’échappait un peu, ce qui est logique lorsqu'on a un joueur aussi bon que Murray. J'ai réussi à dicter les jeux je pense, c'est très positif.

Le fait d'arriver à cette finale, est-ce quelque chose de spécial par rapport à d'autres finales ?

Chaque fois que je viens ici, je dis la vérité. Je dis ce que je pense. Je viens ici tous les jours et à chaque fois que je vous parle, je vous dis la vérité. Je ne jouais pas bien au départ, j'avais dit qu'il fallait changer la situation et avoir une meilleure attitude et que si ce n'était pas le cas, je pouvais rentrer à la maison. En fait, heureusement, les choses ont changé pour moi. J'ai été très présent aux moments cruciaux, les choses se sont bien déroulées. Bien sûr, je suis très content. Je vais bien fêter ça parce qu'être en finale à Roland Garros, ce n'est pas si évident. Tout d'abord, c'est quelque chose que l'on rêve d'atteindre, on n’est jamais sûr de l'atteindre. C'est un rêve, devenu réalité. Je suis vraiment très content d'être en finale, dans un des tournois les plus importants du monde sur terre battue. J'ai toutes les raisons d'être content surtout que j'ai dû résoudre des situations très difficiles lors de la dernière semaine et demie. Je suis en finale, je suis très content. Il fallait que j'oublie cette anxiété, ces craintes. Maintenant, j'ai confiance. On n'a pas beaucoup de confiance lors du premier tour, lors du deuxième tour, on se dit : « Il ne faut pas que je perde, sinon mon classement va souffrir ». Maintenant, je suis plus libéré, j'ai bien défendu mes points, je n'ai plus cette crainte de voir mon classement dégringoler. Celle-ci est une année magnifique pour moi. Voilà ce qui compte, ce que je retiens. Une très bonne année, je suis très content. Il y a peut-être eu deux incidents mais mis à part cela, je suis très content. Je ne garde que du positif de tout le reste, pour moi.

C'est une journée spéciale : ton anniversaire et tu passes en finale. Comment as-tu géré tes émotions ?

L'émotion est tout à fait gérable. On peut jouer bien, on peut mal jouer mais les émotions, on peut très bien les gérer puisqu'on a de l'expérience. J'ai le caractère suffisant, et l'expérience pour bien gérer mes émotions. Dans tous les cas, il faut bien gérer ses émotions que l'on perde ou que l'on gagne. La semaine prochaine, je serai au Queen’s. Si tu perds ce tournoi, la semaine prochaine, tu as une autre occasion de gagner. Lorsque tu perds, tu rentres à la maison et tu recommences. Les émotions sont les mêmes, j'essaie de gérer, de contrôler, je suis très content et satisfait de tout ce que j'ai accompli. Je remercie également tous ceux qui m'ont soutenu, entouré. Grâce à eux, je suis ici maintenant.

Rafael, à 25 ans, quelle est la différence entre ce Rafa de 25 ans et celui de 19 ans ? Il y a un record que tu as battu, tu seras le joueur n°2 qui a réussi à gagner ici, qu'en penses-tu ?

Chaque joueur est différent. Chaque moment de chaque carrière est différent. Ce sont des choses très banales. Le numéro 1, le numéro 2, pendant 10 ans, il y a toute une série de choses qui se sont produites. Ce n'est pas toujours le numéro 1 qui doit gagner les tournois. C'est évident, il ne peut pas gagner tous les tournois. Chaque tournoi est différent et a ses propres challenges. Tous les jours, tu vas sur un court et tu peux gagner ou perdre. Le Rafa d'il y a 7 ans par rapport à celui d'aujourd'hui, quand on a 18 ans et que l'on gagne la première fois, on se dit : « Ca y est, j'en ai gagné un, je vais peut-être avoir une carrière un peu plus tranquille ! ». Pas du tout, pas du tout, mensonge ! Ceux qui gagnent, continuent d'avoir de la pression, ils ont plus de pression et essaient de gagner de plus en plus. Arriver à la finale de Roland Garros, c'est toujours une envie renouvelée, elle ne change pas. Elle est vraiment extraordinaire. Je souhaite continuer comme cela. - Marion Poupart 

"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer