Nadal tient à son bien
Rafael Nadal rejoint Novak Djokovic en finale après sa victoire (5-7, 6-2, 6-2, 6-4) contre Andy Murray.
Après la destruction massive du revers de Roger Federer, Rafael Nadal s'attaque au compactage du coup droit d'Andy Murray. Les effets ne sont jamais immédiats, mais le résultat est toujours dévastateur avec une victoire (5-7, 6-2, 6-2, 6-4 en 2h59') contre le Britannique. C'est le supplice de la goutte d'eau. Au début, l'Ecossais reçoit les variations de son adversaire sans se poser de question. Il tient le choc et réalise même le hold-up parfait à 6-5 sur le service de l'Espagnol. Jusqu'à 7-5, 2-1, tout va bien pour le chouchou du Centre Court.
La première goutte tombe sur son front sur un coup droit facile raté pour s'offrir deux balles de break à 2-1. Un simple fait de jeu ? Oui. Le tournant du match ? Sûrement. Cette faute distille un poison insidieux. A chaque frappe de coup droit, le 4e mondial hésite désormais. Le supplice commence (39 fautes directes au total, seulement 8 au premier set). Toujours très lucide, le tenant du titre note le doute chez l'Ecossais. Il réalise le break sur le jeu suivant, ne lâche plus sa proie et inscrit sept jeux consécutifs. Le sablier de la confiance s'est inversé.
Avec son lift de coup droit, Rafael Nadal repousse Andy Murray. Avec son slice de revers, il lui pollue son coup droit. Avec ses variations au service, il ne lui donne pas d'ouverture. Avec son incroyable couverture de terrain, il le dégoûte de toute tentative d'offensive (17 points sur 32 montées). Dans l'adversité, le tenant du titre n'est jamais aussi fort. Quand ses fans craignent pour son pied, il court comme un cabri sous infiltration. Quand son adversaire retrouve un peu de couleur pour s'offrir de balles de débreak à 2-1 au quatrième set, il lui enfonce la tête sous l'eau avec deux attaques de coup droit.
Après le goutte à goutte, Rafael Nadal plonge Andy Murray sous un déluge de coups. Le numéro 1 mondial, futur numéro 2, n'est pas qu'un destructeur. C'est aussi un bâtisseur. Dans un premier temps, il ne rate rien (7 fautes directes). Dans un deuxième temps, il construit son oeuvre avec des décalages de coup droit assassins (37 points gagnants). Dans un troisième temps, il récolte les fruits de son jeu en allant déposer des volées (21 points sur 26 montées). Avec son physique, il use. Avec sa tête, il détruit. Avec son jeu, il construit un palmarès immense pour une finale de rêve contre Novak Djokovic. - Sophie DORGAN
Nadal se console
Nullement troublé par la perte de la première place mondiale, Rafael Nadal s'est consolé en se hissant pour la cinquième fois en finale de Wimbledon. Bousculé en début de rencontre, l'Espagnol a finalement eu raison de l’Écossais Andy Murray en quatre manches (5-7, 6-2, 6-2, 6-4).
Dépossédé de sa première place mondiale avant même d'entrer sur un Centre Court à la suite de la victoire de Novak Djokovic face à Jo-Wilfried Tsonga, Rafael Nadal n'a pas semblé en souffrir une seule seconde en demi-finale face à Andy Murray. Invaincu au All England depuis la finale de l'édition 2007, le futur ex-roi de la discipline a ajouté une vingtième victoire consécutive à sa formidable série sur le gazon londonien en écartant promptement l'Ecossais, qui ne devient donc pas le premier Britannique à se hisser en finale de Wimbledon depuis Bunny Austin en 1938.
Il suffit parfois d'un grain de poussière pour enrayer une machine parfaitement huilée. Pendant plus d'une heure, Andy Murray a donné le sentiment d'avoir les armes pour passer le cap Rafa. Impressionnant sur son engagement avec 83% des points remportés derrière sa première balle, très agressif, n'hésitant pas enchainer service-volée, le sujet de sa Majesté a enflammé le public du Court Central pendant plus d'un set avant d'inexplicablement disparaitre des ondes. En passe de s'offrir deux balles de break à 2-1 en sa faveur dans la deuxième manche, l'Ecossais a manqué un coup droit tout fait. Une faute grossière qui allait totalement le faire sortir de son match. Si solide en début de match, le numéro 4 mondial a ensuite donné le bâton pour se faire battre, commettant une ribambelle de fautes de directes (39), rédhibitoires face un adversaire de la trempe de Nadal.
Nadal : "Mon meilleur match"
"Tout le monde me parle de ce coup droit (raté) au quatrième jeu du deuxième set. C'était un point important, mais on ne peut pas réduire un match de presque trois heures à un seul point", comme le dit Murray, résumer la qualification du Majorquin pour une cinquième finale à Wimbledon aux simples fautes adverses serait un peu restrictif et pas vraiment honnête. Même si l'Ecossais lui a considérablement facilité la tâche, le taureau de Manacor a su répondre présent et réciter un tennis proche de la perfection pour avoir le droit d'affronter son successeur sur le trône de l'ATP. Au cours des trois derniers actes, celui qui détient encore la couronne de la discipline pendant deux jours a fait une véritable démonstration en faisant étalage de l'étendue de son arsenal.
Toujours aussi impressionnant, doté de qualités défensives et d'une vitesse déplacement hors du commun, Nadal a réduit au silence les supporters de la Murray Moutain en se montrant comme à son habitude impérial en fond de court (37 coups gagnants pour seulement 7 fautes directes) mais aussi très solide au filet (21 montées victorieuses sur 26) et derrière sa première balle (81% des points gagnés). "Andy a joué à un haut niveau au premier set. A ce moment-là, il jouait mieux que moi. J'ai simplement attendu que mon tour vienne. Après ça, j'ai joué probablement mon meilleur match de l'année ici", a commenté l'Espagnol. L'écart était immense, la marche bien trop haute pour Murray qui n'a rien pu faire pour empêcher le duel au sommet dimanche entre le futur et le futur-ex numéro un mondial. Les deux hommes ne pouvaient espérer plus belle scène que le Centre Court de Wimbledon pour s'expliquer.
Wimbledon - Nadal efface Murray
On attendait beaucoup d'Andy Murray dans cette demi-finale. Il n'exista qu'un set, le premier. Rafael Nadal l'élimine en quatre manches, 5-7 6-2 6-2 6-4. C'est bien lui qui ira défier Novak Djokovic dimanche pour le titre.
"Cette année, c'est peut-être la bonne pour Andy" entendait-on murmurer de-ci de-là depuis l'élimination de Roger Federer. Et bien non ! Comme en 2008 et 2010, l’Écossais s'incline face à Rafael Nadal.
Et pourtant, le Britannique semblait avoir les armes pour déstabiliser l'actuel numéro 1 mondial. S'appuyant sur une grosse première, solide à l'échange et inspiré en attaque, l'Ecossais domine le début de match. Nadal est souvent mis en difficulté sur ses jeux de service. Mais s'accroche au score. Cela tient jusqu'à 6-5. Opportuniste, l’Écossais se procure trois balles de set sur le service adverse. Réaliste, il convertit la deuxième pour empocher cette première manche (7-5).
Pour la première fois de sa carrière, Andy Murray a pris un set à Rafael Nadal sur le gazon londonien (sur 7 disputés). Poussé par le public, relâché par le gain de cette manche, l'Ecossais met à mal son adversaire d'entrée de second set. Il mène 2-1, 15-30, Nadal au service. Mais rate un point crucial. Un point qui lui aurait donné l'opportunité de se procurer deux balles de break, autant de chances d'enfoncer encore un peu plus Rafael Nadal. Le match vient de tourner. Rafa gagne son service. Et breake. Andy se fâche avec son coup droit. Plus rien ne sort de sa raquette. Pire, plus rien ne fonctionne. Les montées au filet sont punies de splendides passings bout de course, les attaques finissent dehors et tout part en vrille. Murray encaisse un sévère 7 jeux à 0 et se retrouve mené 5-7 6-2 2-0.
Le public pousse et Murray s'accroche, comme il peut. Mais l'Espagnol, passé devant au score, lâche ses coups. Le coup droit fonctionne à merveille, le revers claque mieux et le service aussi. Finalement, Andy ne reverra jamais son adversaire. Mené deux manches à une, il concède son service d'entrée de 4e set. Nadal ne lâchera plus. Quelques minutes plus tard, l'Espagnol célèbre par un saut de cabri cette belle victoire. Le-voilà qualifié pour la finale de Wimbledon. La 5e de sa carrière. Déjà. - Pauline Dahlem
Nadal : «Mon meilleur match»
Rafael Nadal estime avoir disputé son meilleur match de la quinzaine et ne se montre pas affecté par la perte de sa première place mondiale.
Nadal : «Mon meilleur match»
« La perte de ma première place mondiale n'a pas beaucoup d'importance. Ce n'est pas un grand objectif. L'objectif, c'est plutôt d'être compétitif, en forme et à mon meilleur niveau dans les grands rendez-vous. Djokovic a joué de façon incroyable depuis le début de la saison. Il est le nouveau n°1 et je le félicite. Andy a joué à un haut niveau, surtout au premier set. A ce moment-là, il jouait mieux que moi. J'ai simplement attendu que mon moment vienne. Après ça, j'ai joué probablement mon meilleur match de l'année ici. Je n'aurais jamais cru que je jouerais cinq finales à Wimbledon. Contre Novak, la clé sera de jouer mon tennis et d'espérer qu'il ne sera pas dans son meilleur jour. Mon pied est dans le même état que les jours précédents. Ca ne m'inquiète pas. Avec le traitement que je prends, je ne sens rien. »
Murray : «Trop de fautes»
« Tout le monde me parle de ce coup droit (raté) au quatrième jeu du deuxième set. C'était un point important, mais on ne peut pas réduire un match de presque trois heures à un seul point. Parfois, on sort d'un match en se disant qu'on n'a pas assez pris sa chance, aujourd'hui, c'est un peu le contraire. L'année dernière, on avait dit que j'avais été trop défensif, là j'ai essayé d'aller de l'avant, mais j'ai fait trop de fautes. Rafa a eu un peu de mal au début, mais il a ensuite trouvé son rythme en coup droit et a commencé à prendre le match à son compte. C'est un des meilleurs joueurs de tous les temps et un grand athlète. Ma hanche était un peu douloureuse en début de match, mais ça ne m'a pas gêné pendant les échanges. Ce n'est rien de sérieux. C'est décevant de perdre. Mais à chaque fois, je donne tout ce que j'ai et c'est tout ce que je peux faire. Généralement, je mets quatre ou cinq jours à m'en remettre. J'ai pleuré dans le passé, mais pas aujourd'hui.» - AFP
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