Nadal, référence en la matière
Non sans mal, Rafael Nadal s'est qualifié pour sa 4e finale à Madrid en battant Roger Federer 5-7, 6-1, 6-3 samedi. L'Espagnol, tenant du titre, affrontera Novak Djokovic ou Thomaz Bellucci en finale pour tenter d'enchaîner une 38e victoire sur terre battue depuis 2009 et un troisième titre en 2011.
Si Roger Federer est la référence en Grand Chelem, Rafael Nadal le reste en Masters 1000, d'autant plus sur terre battue. L'Espagnol, tenant du titre à Madrid et recordman de victoires en masters (19), n'a toujours pas perdu une demi-finale sur cette surface depuis 2003. Déjà vainqueur cette année des tournois de Monte-Carlo et Barcelone, il a remporté une 37e victoire d'affilée sur sa surface de prédilection, depuis juin 2009. Pour la 11e fois en 13 matches sur terre, Roger Federer en a fait les frais samedi à Madrid, là même où il avait pourtant signé en 2009 sa dernière victoire sur le Majorquin sur cette surface ocre plus rapide qu'ailleurs.
Après une émouvante minute de silence en mémoire du golfeur décédé Severiano Ballesteros, cette demi-finale, disputée sous un toit fermé en raison de la pluie tombant sur Madrid, a mis du temps à se lancer. C'est pourtant le Suisse qui a pris les choses en main durant cette partie. Mais, comme souvent face à Nadal, l'actuel N.3 mondial a gâché beaucoup d'occasions de prendre le service de son adversaire, neuf sur onze précisément lors de cette demi-finale. La faute à une première balle peu présente et à des fautes grossières qui ont retardé le gain de la première manche et précipité sa chute lors des deux suivants. "J'ai essayé de jouer de manière agressive, assume Federer. J'ai réussi beaucoup de points gagnants, mais aussi commis beaucoup d'erreurs. Mais je suis content de ma performance. Peut-être le résultat ne le montre-t-il pas, mais j'étais présent jusqu'à la fin. Je veux maintenant me tourner vers Rome et Roland-Garros."
Deuxième set perdu par Nadal cette saison sur terre
Le Suisse a d'abord paru étrangement absent, multipliant les fautes directes grossières et passant moins de 40% de premières balles sur ses trois premiers jeux de service. Breaké d'emblée, il a ensuite sauvé une balle de 4-1 pour Nadal d'un passing de coup droit. Après un jeu suivant concédé blanc, le N.3 mondial s'est cependant libéré en enchaînant deux des coups droits qui sont sa marque de fabrique. Et l'Espagnol, qui jusque-là avait surtout profité des erreurs adverses sans être trop dans le match non plus, a commencé à reculer. Pendant quelques jeux, le public madrilène a alors vu le meilleur Federer, dominant les échanges, jouant en avançant face à un Nadal cumulant les erreurs peu coutumières. Et ce qui devait arriver arriva : l'Espagnol lâchait la première manche après une heure de jeu, son deuxième set sur terre battue en 13 rencontres cette saison. Petit exploit en somme. Le dernier de la journée pour le Suisse.
La suite du match a vu ensuite Federer sortir de la partie. Après avoir sauvé une balle de break, le Suisse a subitement arrêté de jouer sur une balle qu'il pensait hors du terrain. Mais l'arbitre l'a jugée bonne, donnant ce premier jeu à Nadal. Sans vraiment être à son top, l'Espagnol est encore parvenu à prendre deux fois le service adverse dans cette manche, sans que son adversaire ne parvienne à revenir. Le deuxième set perdu, le N.3 mondial est pourtant reparti à l'attaque dès le début du troisième. Mais a encore gâché une nouvelle chance à 1-1, d'un revers trop long. Sur le jeu suivant, le sort s'est à nouveau acharné contre lui, un de ses coups droits étant jugé trop long, ce qui a permis au N.1 mondial de breaker pour de bon et filer vers la victoire finale.
Même poussé dans ses derniers retranchements, Rafael Nadal, toujours à l'affût des erreurs adverses, a su tirer profit de son service, avec 81% de premières balles, et de sa présence en retour comme en témoignent ses 60% de réussite sur secondes balles adverses. Le voici pour la quatrième fois en finale du quatrième Masters 1000 de la saison où il attend Novak Djokovic pour une troisième joute après Indian Wells et Miami. Ou Thomaz Bellucci pour une finale inédite en la matière. Avec une 38e victoire de suite sur terre dans le viseur.
ATP Madrid - Rafa, "como siempre"
Rafael Nadal-Roger Federer. Le classique des classiques. Mais classique, également : la victoire de Rafa sur son plus grand rival, 5-7 6-1 6-3, en 2h40 de jeu.
C'était leur 24ème confrontation, la deuxième d'affilée en demi-finale d'un tournoi, après Miami, en mars dernier - un scénario pas si fréquent que ça, les deux ayant plutôt l'habitude de se retrouver en finale. Les Nadal-Federer ont toujours une saveur très particulière, cette saveur du jeu, cette saveur des records, cette saveur historique, chacun ayant écrit, avec son propre style, une portion de l'histoire du tennis. Celui-ci, en demi-finale du tournoi de Madrid, ne dérogeait pas à la règle. Un Nadal qui poursuit son incroyable série, avec 36 victoires consécutives sur terre et six titres depuis sa défaite contre Söderling en 2009 ; un Federer qui tente de nouvelles choses pour retrouver une réussite qui le fuit face à ses principaux rivaux, qui recherche de nouvelles sensations sur terre en vue de perfer à Roland.
Comme souvent, c'est Rafael Nadal qui démarre le mieux, breakant assez rapidement un Federer timide, donnant pas mal de points. Mais le Suisse se reprend en fin de manche, sauvant notamment trois balles de break d'affilée, avant de coiffer Rafa au poteau. Il empoche le premier acte 7-5, compensant sa médiocrité au service - 45% de premières balles - par une belle agressivité en retour.
Ce Roger qu'on voit là, on l'aime bien. On l'aime moins celui qui vient. Le voici qui s'énerve d'entrée de deuxième set, suite à un point litigieux. Janus à visage double, l'ex-number one nous montre de lui le pire, comme le meilleur, à son habitude. Les astrologues en herbe en perdraient leur latin : ce Lion est plus Gémeau que le garçon d'en face ! Le garçon en question ne perd pas de temps et profite des erreurs de son inconstant aîné. Il breake, rebreake et s'envole vers la bulle, tout juste sauvée par Fed après un vrai temps faible de part et d'autre. 6-1 Nadal, balle au centre.
La troisième manche se joue à peu de choses, la tartine semble beurrée des deux côtés. Mais, au tennis, le coup de la tranche n'existe pas, les matches nuls non plus. Rafa, très solide au service - 90% de premières dans le troisième set -, concède une occasion de break miraculeuse à son adversaire. Ce dernier peut maudire quelque revers lifté... La balle est longue et l'opportunité manquée. En face, le maître des lieux, en taureau mugissant, encorne le pauvre torero - en même temps, des toreros suisses, vous en connaissez beaucoup ? - et réalise le break sur son unique possibilité. Game, set and match, Rafael Nadal, 5-7 6-1 6-3.
Le duel Rafa-Roger aura, comme d'habitude, rempli toutes ses promesses et comblé ses inconditionnels. Comme toujours, Rafa l'a emporté. Comme toujours, c'est une bête invincible sur terre. Comme toujours, il sera favori, demain, en finale, face à Djoko ou Bellucci. Alors, va-t-il l'emporter... como siempre ? - Rémi Cap-Vert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire