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vendredi 1 juillet 2011

Rafa bat Fish et rejoint le dernier carré


Nadal se rassure

Inquiet sur l'état de son pied gauche après son match précédent, Rafael Nadal (n°1) domine mercredi Mardy Fish (n°10), en quarts (6-3, 6-3, 5-7, 6-4). Mais l'Espagnol a dû jouer sous anesthésiant local.

Un grand sourire illumine le visage de Rafael Nadal. Le Majorquin est soulagé. «Mon huitième de finale contre Juan Martin Del Potro a été dur pour moi. Je pensais m'être sérieusement blessé. Finalement, tout va bien» lance-t-il à peine sorti du court. «Quand je joue, je n'ai pas mal. La douleur ne me préoccupe pas parce que ça ne peut pas beaucoup s'aggraver. Je sais que je vais pouvoir jouer mes matches à 100% ou presque.» Face à Mardy Fish, qu'il a toujours battu jusque-là (en cinq confrontations), tout va bien aussi. Trois breaks dans le premier set, un dans le deuxième, et le Majorquin se détache tranquillement. Très performant au service lors de son dernier match face à Tomas Berdych (n°6), finaliste sortant, l'Américain connaît cette fois quelques ratés (53% de premières balles, 40% des points gagnés derrière la seconde).

En route pour une 5e finale ?

Pour son premier quart de finale dans le Temple du tennis, le numéro 9 mondial n'entend pas pour autant faire le dos rond. Sur gazon, comme sur dur, il a des qualités à faire valoir. Et il le prouve. S'il perd son engagement d'entrée de troisième set (0-1), il le récupère dans la foulée (1 partout). Avant de réussir un nouveau break au meilleur moment (à 6-5), bien aidé par quelques erreurs adverses. Piqué au vif, Rafael Nadal prend ses responsabilités.

Plus agressif, il multiplie les points gagnants (43 au total), capitalise sur les fautes directes de son aîné (27) et n'hésite pas à prendre le filet, comme sur sa balle de match (21/27). Il retrouvera désormais Andy Murray (n°4). En jeu : une cinquième finale à Londres. «J'ai vraiment très bien joué dans les deux premiers sets. Dans le troisième, j'ai commis quelques petites fautes et Mardy en a profité. Alors que j'étais assez défensif en coup droit, j'ai essayé d'en mettre plus dans le quatrième. Ce que j'ai réussi à faire, s'est réjoui l'Espagnol. Ces derniers mois, Andy joue très bien. Ici, il a toujours de bons résultats. C'est un joueur fantastique et un bon gars.» Un adversaire qu'il a récemment dominé en demi-finales à Roland-Garros. Alors, remake ou revanche ? - Julien GIOVANELLA








Nadal, bon pied, bon œil

Le tenant du titre, qui joue sous infiltration, assure ne rien sentir de sa blessure au pied gauche. Info ou intox ?

Il y a plus important que la santé dans la vie de Rafael Nadal. Il ne s'en cachait pas, mercredi soir, immédiatement après sa victoire contre Mardi Fish en quatre sets. « C’était un cas d'urgence : c’était un quart de finale de Wimbledon, il fallait que je joue », asséna-t-il d'emblée pour justifier son entrée sur le court après avoir subi une infiltration. Souffrant depuis la fin du premier set de son huitième de finale contre Juan Martin Del Potro d'une inflammation du tendon péronier, sous le pied gauche, le numéro 1 mondial n'avait pas d'autre choix pour espérer poursuivre sa quête d'un troisième titre à Wimbledon.

Ce n'est pas la première fois que le Majorquin joue ainsi avec le feu. Comme exemples les plus marquants, on citera cette victoire à Estoril contre Richard Gasquet en2004 alors qu'il souffrait d'une fracture de fatigue au pied ou cet US Open 2007 disputé malgré deux tendinites aux genoux. Autant de prises de risque qui accréditent la désormais célèbre thèse exprimée dès 2005 par André Agassi: « Nadal signe des chèques sur sa santé que son corps ne sera pas capable de payer. ›› Pour l'instant les résultats donnent raison à l'Espagnol. La note lui sera peut-être présentée un jour à la sortie d'un cabinet médical. En attendant, il n'est plus qu'à deux victoires d'un onzième titre du Grand Chelem et rien ne compte plus à ses yeux : « C'est mon dernier tournoi avant un mois, un mois et demi alors je donne tout. Je ne suis pas inquiet pour mon pied. Si j’avais quelque chose de grave, je me serai retiré du tournoi. Mais ce n'est pas le cas. J'ai mal et je ne peux pas courir parfaitement sans infiltration. C’est tout. ››

Toni, le regard noir

Hier, son oncle Toni, assailli dans les allées du All England Club par nos confrères britanniques à la veille d'une demi-finale contre Andy Murray, se voulait tout aussi rassurant : « Tout va bien. La séance d’entraînement le pied tout est O.K. On n'a pas fait grand-chose. Rafael a subi une infiltration dans le pied hier mais pas aujourd'hui. Tout ira bien. Il n’y a qu'Andy Murray qui pose problème ! ›› La bonne humeur était au rendez-vous jusqu'au moment où une attaque venue d'Albion, la perfide, fusa : « Certains pensent que Rafa simule des blessures pour casser le rythme d'un match... ›› « Qui dit ça ? ›› coupa Toni Nadal, le regard noir. « Ceux qui le pensent se trompent. Rafa est un des joueurs les plus corrects au monde. Jamais il n'a fait ça de sa vie. Si vous pensez ça, c'est votre problème. »

Il n'en fallait pas plus pour faire monter la sauce, que l'intéressé fit retomber quelques minutes plus tard. Invité de l'incontournable Sue Barker, sur le plateau de la BBC, le tenant du titre, coiffé comme un premier communiant, passa la pommade de rigueur. «Public fantastique ››, « endroit fabuleux ››, « atmosphère inoubliable ››, « rêve de gagner ici depuis la première fois que je suis venu ici, en 2002 ››, il y avait tout pour flatter la fierté made in UK. Jusqu'à la menace Andy Murray, prise très au sérieux : « Après les deux premiers sets contre Fish, j'ai été un peu trop défensif et je ne pourrai pas me permettre ça contre Andy si je veux passer. Il a de plus en plus d'expérience et Feliciano (Lopez, son pote, qui a perdu en trois sets mercredi) m’a dit qu’il avait fait un super match contre lui. »

Trois réponses après avoir assuré dans un large sourire n'avoir « plus mal du tout du tout ››, Nadal reconnut qu'il ne jouerait pas s'il s'était agi d'un autre tournoi. Ou comment balancer entre info et intox. Une vieille habitude chez le Majorquin qui avait déjà tenté de faire croire que sa blessure à la cuisse contre David Ferrer en quarts de finale de l'Open d'Australie n'était pour rien dans sa sévère défaite (6-4, 6-2, 6-3).La modestie a ses limites mais elle reste une ligne de conduite chez les Nadal. « La blessure n'est pas un problème, assure Toni. On est habitués à faire avec. On a eu notre compte cette année. Si on perd ce sera à cause d'Andy, pas des blessures. ›› - ROMAIN LEFEBVRE

article publié sur L'Equipe papier du vendredi 01 juillet 2011

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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer