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mardi 21 juin 2011

Rafa a bien débuté la défense de son titre à Wimbledon

Nadal tranquille

Malgré un départ un peu timide, Rafael Nadal se qualifie aisément (6-4, 6-2, 6-2) aux dépens de Michael Russell.

Pour la première fois, Rafael Nadal entre sur le Centre Court en tenant du titre. Contre Michael Russell, il doit défendre son bien. A Roland-Garros, il a évoqué ses doutes. Il a beau être numéro 1 mondial, il n'est pas imperméable aux émotions. Et cela se confirme à Wimbledon. Dans le temple du tennis, il connaît quelques retards à l'allumage et sa fébrilité se traduit par un break sur une double faute à 3-2 au premier set. Mais l'émotion n'est pas faiblesse chez le Majorquin. L'adversité le nourrit et il cherche toujours des solutions. Et il les trouve avec une qualification (6-4, 6-2, 6-2 en 1h58) pour le deuxième tour contre Ryan Sweeting, tombeur de Pablo Andujar.

Au fil du match, il prend progressivement ses repères face à un adversaire courageux mais sans coup fort. Son slice de revers se met en place, ses jambes moulinent plus vite, ses décalages de coup droit assomment son adversaire et sur un gazon très lent en raison de l'humidité, il domine les débats. Mené 4-2, il aligne six jeux d'affilée. Rafael Nadal ne lâche plus sa proie. A 33 ans, le 91e mondial se bat mais ne pèse pas très lourd en raison d'un évident manque de puissance. Le pseudo-suspense ne dure qu'une demi-heure avant le monologue de l'Espagnol.

Quand le numéro 1 mondial trouve ses marques, ses fautes directes se réduisent comme peau de chagrin (6 au premier set, 13 au total), ses variations au service (69% de premières balles) détruisent le jeu adverse et ses gifles de coup droit claquent (35 points gagnants). Libéré par son titre à Roland-Garros, il montre un niveau de jeu nettement supérieur à ses débuts Porte d'Auteuil. Bien sûr, Michael Russell n'est pas John Isner, mais l'Américain a proposé la parfaite réplique au tenant du titre pour se rassurer sur son jeu sur herbe. - S.D.

article publié sur Lequipe.fr









« Tout était sympa »

Rafael Nadal n'a pas boudé son plaisir d'étrenner le gazon tout neuf du Centre Court sous les yeux de ses parents.

On peut s'appeler Rafael Nadal, avoir dix trophées du Grand Chelem dans son salon et découvrir encore, après dix ans de carrière, un privilège rare du tennis. En qualité de tenant du titre, le numéro 1 mondial était hier le premier à fouler le gazon impeccable du Centre Court, plaisir qu'il n'avait pu goûter un an après son premier titre, remporté ici en 2008, en raison de son forfait sur blessure. Opposé à Michael Russell (33 ans, 90ème), Nadal a tranquillement déroulé, après avoir effacé un break concédé au premier set (6-4, 6-2, 6-2). Une journée idéale en somme.

« On vous a senti un peu hésitant en début de match…
- C'est lui qui a bien joué, en étant agressif au retour, et moi j'avais tendance à un peu trop me précipiter. J'ai commis quelques erreurs en coup droit et en revers. Mais j'ai ensuite cassé un peu le rythme avec mon slice et j'ai fait durer les échanges. À l'arrivée, j'ai trouvé que mon niveau de jeu était assez correct, non ?

- Quelle impression cela fait d'être le premier à fouler le Centre Court ?
- Fantastique. Sérieusement, je n'ai jamais joué sur un court pareil, dans des conditions aussi idéales. C'est vraiment une sensation très, très, très agréable.

- Depuis quelques jours, on parle beaucoup de vous et des trois autres membres du Big Four, Djokovic, Federer et Murray. Lequel de ces rivaux redoutez-vous le plus ici ?
- Mon principal adversaire à présent s'appelle Ryan Sweeting (23 ans, 69ème). Je ne me concentre que sur ma partie de tableau. Parlons d'aujourd'hui, pas de ce qui se passera dans dix ou douze jours car je ne sais pas si je serai à la pêche ou encore dans ce tournoi.

- Vous êtes proche de Rory Mcllroy. Comment avez-vous suivi sa victoire à l'US Open de golf ?
- Jusqu'au bout ! Devant ma télé, jusqu'à une heure du matin. Évidemment, je lui ai immédiatement envoyé un SMS. Je sais combien on peut recevoir de messages sur son téléphone après une victoire comme celle-ci. Ce qu'il a réussi est incroyable. Il a été solide jusqu'au bout, il n'a pas commis une seule erreur. Chaque jour, il a réussi le tour parfait. Hormis Tiger Woods par moments, il n'y a qu'un golfeur capable de jouer aussi bien. Pour moi, Rory est une inspiration.

- On l'annonce dans la loge royale lundi prochain...
- Alors j'espère le féliciter de vive voix.

- En attendant, ce sont vos parents qui en étaient les invités d'honneur ce lundi...
- Voir mon père et ma mère (ils sont divorcés depuis 2009) dans la Royal Box, ça rend la journée encore plus belle. Je ne peux qu'en remercier les organisateurs de Wimbledon. Oui, tout était sympa aujourd'hui. ›› - ROMAIN LEFEBVRE

article publié dans L’Equipe papier du mardi 21 juin 2011

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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer