Pages

jeudi 9 juin 2011

Rafa gagne en deux sets secs et son match de double est reporté


Nadal sans souffler

Le champion de Roland-Garros a lancé hier victorieusement sa saison sur gazon. Murray l'avait précédé sur le même mode.

Avec Rafael Nadal, ce n'est pas du vingt-quatre heures chrono, mais presque. Trois jours seulement après sa finale de Roland-Garros, quasi heure pour heure, le numéro 1mondial a repris ses travaux d'Hercule. Là où Roger Federer et Novak Djokovic ont mis les pouces (forfait à Halle et ici même), l'Espagnol, lui, a préféré reprendre tout de suite le manche. Comme Andy Murray, l'autre membre du quatuor majeur, décidé également à enchaîner, sa nationalité lui donnant des responsabilités supplémentaires vis-à-vis du vénérable tournoi britannique.

Les deux hommes ont assumé leur rang. Ce ne fut pas aisé pour Murray confronté d'emblée au Belge Xavier Malisse, un joueur certes inconstant mais talentueux et avec de sérieuses références sur gazon, dont une demi-finale à Wimbledon en 2002. L'Ecossais dut céder une manche. Rien de tel pour Nadal qui, face à un qualifié australien du nom de Matthew Ebden (23 ans, 168ème), breaka le premier dans les deux manches et n'eut qu'une balle de débreak à sauver. Difficile de jauger le numéro 1 mondial face à un joueur sans doute impressionné par l'identité de son adversaire. Il parut cependant plutôt content de fouler le gazon londonien.

Avocat de Federer

Plus que jamais concentré sur son sujet, manifestant nettement sa déception en début de match sur un revers slicé qui échoua dans le filet. Pas le moindre signe de lassitude de devoir remettre ça peu après une campagne parisienne éreintante. Car elle le fut, puisque c'est l'intéressé lui-même qui le répéta hier : « Je n’ai peut-être perdu que trois sets en tout à Roland-Garros, mais j'ai eu beaucoup de matches longs et difficiles, alors honnêtement je suis un peu à court d'énergie Ne me demandez pas trop mes premières impressions sur gazon, car je n'ai pas pour l'instant les moyens d'en avoir beaucoup. » On l'avait quitté prudent à Paris, on le retrouve dans la même veine. Ça n'a pas trop mal réussi Porte d'Auteuil. Son rival et ami Federer a été encore plus précautionneux en se retirant carrément du tournoi de Halle. C'est au moins la deuxième fois que le Suisse, pourtant sous contrat à vie avec les organisateurs allemands, s'éclipse au deuxième jour du tournoi. Cette fois, la coupe était pleine et le responsable du tournoi a fait savoir qu'il n'était pas content. « Je ne suis pas d'accord avec lui » expliquait hier en défense l'Espagnol. « J'imagine que ça a été encore plus dur pour Roger de déclarer forfait. Moi, j'avais été critiqué une fois à Vienne dans des conditions similaires alors que je ne pouvais vraiment pas jouer. S'il déclare qu'il n'est pas prêt à joué, moi je le crois. ›› Pour porter la contradiction à son soutien inconditionnel à Federer, il suffit d'examiner le cas de Murray. L'Écossais joue ici sur une cheville blessée à Roland-Garros. Comme quoi, on peut aussi choisir de se faire mal et prendre des risques. On demanda hier au numéro 4 mondial s'il pensait que, vu les circonstances, il n'aurait pas dû s'abstenir de jouer ici : « Difficile de répondre. Il y a tellement peu de temps d'ici à Wimbledon, qu'on a vraiment envie de ne gâcher aucune occasion de jouer des matches sur gazon. En outre, c'est sûr que si ce tournoi n'était pas le Queen's, je ne jouerais probablement pas. ›› Comme quoi, les joueurs décident de leur participation non pas tant sur des critères objectifs que subjectifs. Il y a débat. Comme celui de l'enchaînement infernal entre Roland-Garros et Wimbledon. Hier Nadal n'avait pas la solution pour rendre le circuit un peu plus humain. Mais n'est-ce pas lui qui légitime les cadences infernales avec ce don de quasi-ubiquité entre Paris et Londres ? - PASCAL COVILLE

article publié dans L'Equipe papier du mercredi 08 juin 2011

 

Aucun commentaire:

"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer