Pages

dimanche 17 avril 2011

Rafa reste en course à Monte Carlo

Nadal, l'extra-terrien

Après un magnifique combat, Rafael Nadal domine (6-4, 2-6, 6-1) Andy Murray et rejoint David Ferrer en finale, pour disputer son 7e titre d'affilée à Monte-Carlo.

Prendre un set à Rafael Nadal sur terre battue, c'est un petit événement. Prendre un set à Rafael Nadal à Monte-Carlo, c'est une petite victoire. Le battre dans la Principauté relève de l'exploit. Andy Murray le sait. « Si je veux gagner, je dois réaliser un des meilleurs matches de ma vie », reconnaît l'Ecossais. Incertain avant la demi-finale en raison d'une douleur au coude, le Britannique réussit un grand match, mais ce n'est pas suffisant avec une défaite (6-4, 2-6, 6-1 en 2h58'). La Principauté va rouler les r pour la septième saison d'affilée avec le Majorquin au rendez-vous de son grand oral annuel.

Chaque point est un combat. Chaque jeu est une lutte de tranchée. Un exemple ? A 6-4, 1-2, les deux joueurs se livrent un combat dantesque. Andy Murray sauve cinq balles de break pour remporter son service après huit égalités et 19 minutes de jeu. Puis il enchaîne avec un double break, remporté de haute lutte en dix minutes. En une demi-heure, il vient d'empocher... deux jeux. Le temps d'un set pour le commun des joueurs. Quand l'horloge affiche deux heures de jeu, Rafael Nadal sert à 6-4, 1-3 (15-15)... Le temps d'un match en trois sets pour le commun des joueurs. Mais le temps nadalien n'est pas le temps ordinaire...

Nadal à l'usure

Andy Murray se transforme en horloge de Dali et fond au fil des minutes. Pourtant pendant deux sets, il tient le choc. Le lift de l'Espagnol sur son revers ne le gêne pas et ses qualités de contre et de variations avec des amorties bien touchées déstabilisent le numéro 1 mondial. Le Britannique bouscule l'Espagnol en enchaînant à la volée (15 points sur 29 montées) et en attaquant les deuxièmes balles.

Rafal Nadal force, se précipite (un peu) et commet des fautes (33 fautes directes au total). Mais il ne panique jamais. Après la perte de la deuxième manche, il remet de l'intensité au moment où son adversaire a besoin de souffler. En deux temps, trois mouvements, il se détache 4-0, Andy Murray fait appel au kiné pour masser son coude. Prendre un set à Rafael Nadal sur terre, c'est un combat de tous les instants. Et le 4e mondial n'en peut plus. Sur une 47e faute directe, il offre la 36e victoire d'affilée à Monaco à l'extra-terrien. - Sophie DORGAN

Murray : "Heureux et déçu"

« J'ai vécu une journée compliquée avec ce problème au coude. Jamais je n'ai eu de douleur au coude mais hier (vendredi) dans le deuxième set j'ai senti que quelque chose n'allait pas. J'ai fait des examens aujourd'hui (samedi) et il y a comme un petit bout de cartilage qui s'est décroché et se promène. Les médecins m'ont dit que je pouvais jouer alors j'ai tenté. Pour la première fois de ma vie, j'ai reçu une injection de cortisone, c'était un peu flippant. Au final, ça a calmé la douleur, mais on verra demain dimanche. A 15 heures, je ne savais pas encore si j'allais pouvoir jouer. Je suis donc très heureux de m'être battu comme ça, mais aussi très déçu parce que j'ai vu que je n'étais pas loin, que je jouais bien. J'ai été patient, j'ai attaqué chaque balle courte, j'ai bien joué les angles. Face à lui, c'est terrible car il faut jouer chaque point à fond, on ne peut rien lui donner. Et tout ça pendant des heures. Il n'est pas le meilleur du monde pour rien. Alors oui c'est bon signe pour moi d'avoir été capable de jouer à son niveau, mais je sais aussi qu'il va encore monter en puissance lors des prochaines semaines. A moi d'en faire autant.» - C.B.




Nadal gagne le bras de fer

Rafael Nadal jouera sa 7e finale consécutive à Monte-Carlo. Le N.1 mondial a gagné sa 38e victoire face à un Andy Murray courageux, diminué par une blessure au coude et parfois brillant (6-4, 2-6, 6-1). Ferrer, qui a sorti Jürgen Melzer (6-3 6-2), jouera sa première finale.

"Pensiez-vous que ce joueur qui n'avait pas gagné un set depuis janvier avant le début du tournoi et qui souffrait d'une douleur au coude avant la finale, allait battre Rafael Nadal ?", c'est ainsi qu'un "twittos" (@Lynnlovetennis) ironisait en plein match ce samedi.

En effet, si Andy Murray a réussi son tournoi et sa finale, offrant une belle résistance au N.1 mondial, il faut toujours remonter au 3e tour de l'édition 2003 pour voir une défaite de Rafael Nadal a Monaco. Au total cela fait 38 victoires consécutives pour le Majorquin. C'est incroyable mais c'est acquis à la force du bras : cette demi-finale inédite a duré près de 3h00. Et un peu plus si on comptabilise la petite demi-heure de retard accordée à Murray suite à une injection de cortisone avant le match.

Nadal perd un set !

Chaque jeu a été une vraie bataille. Capable de trouver de la profondeur et de répondre aux variations de Nadal, Murray a prouvé qu'il avait largement les épaules d'un très bon joueur de terre battue. Certes aujourd'hui, il lui a manqué un peu d'huile de coude pour défendre ses chances dans le dernier set. Il peut toutefois être fier d'avoir fait jeu égal avec le Majorquin pendant deux sets.

Cinq breaks et un set, ce sont les trophées que Murray emmènera chez lui ce samedi soir. Faibles consolations, mais d'authentiques exploits : Nadal n'avait perdu qu'un set depuis 2007 sur ce court. L'Ecossais, qui n'a rien montré de ses douleurs au début de la rencontre, a même poussé le lèse-majesté jusqu'à faire craquer à plusieurs reprises Nadal sur des longs échanges. Seul problème, son service n'a été à la hauteur de ses efforts qu'au deuxième set. Les images d'entraînements diffusées par Canal+Sport avant la rencontre, où il n'arrivait pas à servir, peuvent expliquer ces difficultés. 

Murray fait l'effort et puis s'écroule

Mené 1-4, Murray a fait l'effort pour revenir à 4-4. Mené un set à rien, Murray a fait l'effort pour revenir à un set partout après une manche magnifique, ponctuée de points qui ont régalé les amateurs de terre battue. Variations, profondeur et puissance, amorties, contre-amorties et des glissades interminables. Même la chevelure version Tootsie de Murray évoquait les belles épopées de années 70 sur ce court... Plus sérieusement, après deux heures et demi de combat, Murray a finalement cédé, d'où le score au troisième set. Un scénario classique face à Nadal : il faut tout donner pour avoir une chance de jouer un set décisif. "J'ai essayé d'être plus agressif en début de troisième set", a souligné le Majorquin. Lui a été un peu plus fatigué à ce moment-là sans doute aussi, même si je l'étais pas mal non plus. Je suis prêt physiquement, mais je ne suis pas le seul. Aujourd'hui tout le monde sur le circuit l'est, s'entraîne plusieurs heures par jour. C'est plus le mental qui fait la différence."

Murray le sait bien, lui, qui cherchait désespérément de la confiance. Comblé par son joli parcours à Monaco, il devra cependant oublier ses blocages et surtout les petits os qui se baladent : "Ce matin, à l'échauffement, je ne pouvais pas servir. Avec l'injection, je n'ai rien senti pendant environ 2 h 40 min. Alors si je suis content d'avoir donné mon meilleur C'est décevant car je jouais bien. Je vais passer une IRM demain (dimanche) pour en savoir plus. Ce serait un bout d'os qui se balade dans l'articulation. Je pense que je peux jouer mieux que ça et il le faudra pour battre le meilleur joueur du monde." Pour venir prendre une victoire dans les maisons secondaires de Rafa, il faudra en effet passer un peu plus que 54% de premières balles. - Julien CARRASCO







Rafael Nadal - "Une fantastique victoire"


Rafa, quelques mots sur ce match...

C'est une fantastique victoire contre un excellent adversaire. C'est super pour moi d'être en finale pour le début de la saison sur terre. Ce résultat est donc très positif. Après, sur le plan du jeu, j'ai trop souvent joué trop court. J'ai également fait plus de fautes que d'habitude, surtout dans le deuxième set. Dans ce set justement, j'ai plusieurs fois manqué des occasions de revenir en faisant de grossières erreurs. Et je vous avoue qu'à 4-1 et même à 4-2 (Ndlr, lorsqu'il efface un de ses deux breaks de retard), je pensais plus au 3e set qu'autre chose. Il y avait eu de très longs jeux, c'était très éprouvant physiquement, j'étais un peu fatigué. Lui aussi en même temps. Je me préparais donc à être prêt pour le début du 3e set.

Qu'est-ce qui justement vous a permis de gagner ce 3e set 6-1 ?

Je devais changer des choses. Et j'ai réussi à être plus agressif, j'ai joué plus dans le court. Et puis surtout, je variais bien mes zones en le faisant bouger. Ce n'est pas évident contre Andy, il joue parfois 2 mètres derrière sa ligne, on part dans de longs rallies. C'est dur de gagner un point. Parfois, vous frapper 4-5 fois et vous avez l'impression d'en être toujours au même point. La construction n'est pas évidente.

Andy a semblé à l'aise dans l'échange assez fréquemment, comment l'expliquez-vous ?

Je l'ai aidé à bien se sentir, mes coups n'étaient pas assez bons. Et puis assez souvent, je lui ai laissé des chances de revernir dans le point. Moins dans le 3e set. J'ai bien changé mes directions de jeu dans ce set-là. C'est ce que je vais devoir faire lors de mes prochains tournois. Parce que sinon, certes je suis compétitif et je peux gagner, mais j'aurai des matches très difficiles.

Andy a été très bon sur ce match. Cela vous étonne ?

Il a un incroyable potentiel. Et il n'y a pas de raisons pour qu'il ne joue pas bien sur terre. Il peut très bien jouer sur cette surface. Il sert bien, bouge bien, il contrôle très bien ses frappes et possède en plus un excellent revers. Je pense qu'il peut être très bon sur terre. Lui-même le sait. Et puis il n'a pas non plus fait une très bonne tournée américaine, il a faim de victoires. C'est aussi pour ça qu'il était en demie ici.

Souvent vos adversaires craquent physiquement dans le 3e set. Vous non. Est-ce que ça vous met en confiance pour les matches en 5 sets à venir ?

C'est plus facile de gagner des matches en trois sets gagnants qu'en deux sets. Les meilleurs joueurs ont plus de chances de l'emporter dans un tel format. Je m'explique. En 2 sets gagnants, une erreur peut entraîner un break et un break la perte d'un set. Tout de suite, on est sous pression. En 5 sets, on a plus de temps. Quand au physique, tout le monde est fort physiquement. Je le suis, mais Federer, Djokovic, Ferrer ont aussi un physique incroyable. Tous ceux-là mais également tous les autres joueurs. On s'entraîne tous 3-4 heures par jour, c'est impossible de ne pas être "fit".

Un mot sur David Ferrer, votre adversaire de demain ?

Il a réussi un fantastique début de saison. Il est encore invaincu sur terre. Il m'a battu en Australie. Il est très dangereux. Je vais devoir très bien jouer pour espérer l'emporter. - Pauline Dahlem

article publié sur le site WeLoveTennis.fr



Aucun commentaire:

"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer