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lundi 25 avril 2011

Rafa remporte pour la 6ème fois le tournoi de Barcelone

Nadal : la routine

Rafael Nadal a à peine été inquiété par David Ferrer en finale à Barcelone (6-2, 6-4). Le N.1 mondial a remporté son deuxième tournoi consécutif sur terre battue après Monte-Carlo et conforté cette impression qu'il était imbattable sur la surface ocre.

Passer de Monte-Carlo à Barcelone n'a finalement rien changé à la donne. Comme la semaine dernière en Principauté, le numéro un mondial, Rafael Nadal, a fait la preuve qu'il était bel et bien toujours le roi incontesté et incontestable de la terre battue en s'offrant un sixième trophée en Catalogne, son 31e sur cette surface, son 45e sur l'ensemble de sa carrière. Comme sur le Rocher, son compatriote David Ferrer, auteur d'un début de saison tonitruant avec notamment une demi-finale à l'Open d'Australie et deux trophées en poche (Auckland et Acapulco), a tenté de se dresser sur sa route, mais rien n'y a fait. Nadal reste le maître, sans avoir eu vraiment besoin de puiser dans ses réserves.

"Je ne suis pas arrivé à jouer à mon meilleur niveau sur la durée. Je n'ai pas été assez régulier, pas assez concentré"... Toujours très exigeant envers lui-même, Rafa avait dressé un constat sévère à la suite de son succès à Monaco. Mettant en exergue un certain manque de concentration, une prudence et une nervosité inhabituelles, le Majorquin a fait la preuve tout au long de la première manche qu'il avait encore une marge immense. Porté par un coup droit dévastateur, un lift incontrôlable, il a signé un premier acte proche de la perfection. Il a ainsi imposé un rythme d'enfer que Ferrer n'a pas été en mesure de suivre. Acculé loin derrière sa ligne de fond de court, le Valencian n'a pu que constater les dégâts en subissant de plein fouet la tornade venue de Manacor. 

Ferrer ne lâche rien

Plus d'un aurait alors déposé les armes et reconnu sans broncher la supériorité évidente du numéro un mondial. Ferrer ne fait pas partie de cette catégorie. Malgré un bilan largement défavorable (12 défaites en 16 matches, 1 victoire en 10 confrontations sur terre battue), il a fait preuve d'un état d'esprit irréprochable et su profiter d'une baisse de régime adverse dans la deuxième manche pour relancer le match. Alors que le sort du match semblait totalement scellé (6-2 2-0), le numéro 2 espagnol a su exploiter une passivité soudaine et inhabituelle de son prestigieux adversaire pour inverser, un temps, le cours du match. Profitant d'un Nadal moins entreprenant et fébrile sur les points importants (3 sur 12 sur les balles de break dans le deuxième acte), Ferrer a démontré qu'il était bien à l'heure actuelle le deuxième meilleur joueur de terre battue en récitant un tennis très offensif. Un rang qui ne suffit malheureusement pas face à Nadal.

Bousculé et breaké (4-2) par un adversaire plus entreprenant et campé sur sa ligne, le protégé de Toni n'a pas laissé le temps à Ferrer de prendre confiance. Piqué au vif, il a su trouver les ressources suffisantes pour hausser encore un peu plus son niveau de jeu et reprendre son impressionnant travail de sape en fond de court en se montrant intraitable en retour (72% des points remportés sur seconde balle adverse). Tel un boxeur, il a imprimé une cadence impressionnante, distribué des coups droits aux allures d'uppercut pour truster les quatre derniers jeux et ainsi, son 34e match consécutif sur terre battue. La machine semble bel et bien inarrêtable. - Thomas BONNET





Nadal, évidemment

Rafael Nadal (n°1) remporte dimanche (6-2, 6-4 en 1h49') son sixième titre à Barcelone aux dépens de son compatriote David Ferrer (n°4). 

6 victoires à Barcelone (2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011), 7 titres consécutifs à Monte-Carlo depuis 2005, 34 succès de rang sur terre battue, 501 matches remportés sur le circuit principal, 45 trophées. Après un début de saison aux accents serbes, Rafael Nadal reprend la main sur "sa" surface. En l'absence de Novak Djokovic, blessé à un genou, le Majorquin ne trouve pas d'adversaire à sa taille. Sur le Rocher, seul Andy Murray parvient à lui prendre un set au prix d'énormes efforts qu'il paiera dans la troisième manche (6-1).

«Ce serait bien que Rafa ne revienne pas»

En Catalogne, il concède 21 jeux en cinq matches, dont six face à David Ferrer dans un remake de la finale de Monaco. Et encore, l'addition aurait pu être encore plus salée... En tête 6-2, 2-0, le numéro 1 mondial lève alors le pied, laissant son ami s'installer à l'intérieur du court, distribuer et... prendre les devants (4-2). Comme souvent (toujours ?), le Majorquin hausse toutefois le ton dans le money time. Comme en 2008 et 2009, David Ferrer s'arrête sur la dernière marche à Barcelone. Comme en 2008 et 2009, Rafael Nadal joue les bourreaux.

«Ce serait bien que Rafa ne revienne pas pour que je puisse enfin l'emporter ici»
lance-t-il en riant lors de la remise des prix. «David, je suis désolé. Encore une fois, je te bats, mais tu as dû me pousser dans mes derniers retranchements. Jusqu'à la dernière minute, j'ai dû donner le meilleur de moi-même, a reconnu Nadal. Je tiens à remercier mon clan, ma famille... Sans eux, je n'aurais jamais réussi à faire tout ça. A aucun moment, au début de ma carrière, on n'aurait pensé que je réaliserais ce type de performance ici». Ici et ailleurs. - J.G.

article publié sur le site Lequipe.fr







Nadal sur son 31

Vainqueur de son 31ème titre sur terre battue, l'Espagnol n'a laissé que des miettes à un David Ferrer trop mal parti (6-2, 6-4).

Rafael Nadal va pouvoir souffler. Ses adversaires aussi, car la distribution de taloches va s'arrêter pendant une semaine, avant de reprendre à Madrid. Le numéro 1 mondial ne se contente pas de donner des leçons, il donne des mauvaises notes. Pas un de ses adversaires de la semaine barcelonaise n'a pu lui arracher plus de quatre jeux par set. Pas même David Ferrer hier.

C'est vrai que le score ne dit pas tout. Dans la deuxième manche, qui dura plus d'une heure, David fit trembler Goliath. Il lui colla même une claque de son cru en portant le score de 0-2 à 4-2. Bel effort aussitôt annulé par un jeu de service entamé par trois fautes directes. Il n'en fallait pas plus pour remettre en selle un Nadal pas royal. Ce moment d'égarement de Ferrer allait se payer au prix fort, puisque le roi de la terre amorça un 4-0 synonyme de « jeu, set et match ›› (6-2, 6-4) et d'un sixième titre lors de ses six dernières participations au tournoi.

Pourtant, David Ferrer est ce qui ressemble le plus en ce moment à un numéro 2 mondial sur terre battue. Même si, l'autre jour, Nadal ne fit pas cette fleur à son compatriote alors qu'un journaliste catalan lui demandait qui était son dauphin. Il ne donna pas plus le nom du numéro 1, lui qui pourtant reste sur une série de 34 victoires consécutives sur « sa ›› surface : « Numéro 1, numéro 2, vous aurez les noms après Roland-Garros. ››

Ferrer : « Je suis un peu triste ››

Plus sûr et plus solide qu'à Monte-Carlo, Nadal a passé une semaine bien tranquille en Catalogne. En famille. Au pluriel. Car depuis la séparation de ses parents, ceux-ci ne se côtoient plus dans les tribunes. Hier, jour de finale, il y avait la loge des hommes, avec le père et l'oncle entraîneur Toni et, dans une loge d'une autre tribune, la mère de Rafa et l'épouse de son oncle. On badine peut-être mais comment échapper aux à-côtés quand le bulletin météo est d'une écrasante « tropicalité ›› ? Le coup de froid n'est jamais venu hier. Ferrer nous aurait donné un coup de main s'il avait créé l'événement sur le terrain. Le contrat minimum pour lui aurait été de remporter un set, comme le fit Andy Murray en demi-finales à Monte-Carlo. Il en avait les moyens dans cette deuxième manche où Nadal ne put convertir une balle de 3-0 double break pour se voir ensuite mené 4-2. « Bizarre, ce deuxième set avec tous ces breaks et débreaks (cinq), constatait Ferrer sans offrir d'explications. Je suis un peu triste. Cela étant si on m’avait dit au début de la saison que je disputerais deux finales, à Monte-Carlo et à Barcelone, contre Nadal j’aurais signé tout de suite. Voilà, c'est très compliqué de le battre sur terre. Je vais continuer à essayer mais ce sera compliqué. ››

En 2008, il avait pris un set en finale ici à son rival, avant de céder en deux manches l'année d'après. L'an passé, Nadal ayant fait l'impasse sur le tournoi, il n'avait pas profité de la vacance du pouvoir pour s'inscrire au palmarès, la faute à Verdasco. Il repart quand même avec les 300 points de sa finale, consolidant ainsi sa place de troisième à la Race (classement depuis le début de |'année), près de quatre cents points (390) devant Roger Federer et à distance respectable de Nadal qui, malgré les cinq cents points qui accompagnent son deuxième titre de la saison, reste à plus de mille six cents unités de Novak Djokovic (1 635). Le Serbe, de retour à la compétition cette semaine à Belgrade, va-t-il réussir là où les meilleurs terriens ont échoué ces deux dernières semaines ? Réponse à Madrid dans une semaine. - PASCAL COVILLE

article publié dans Lequipe papier du Lundi 25 avril 2011



« En nette amélioration »

Rafael Nadal juge son niveau de jeu à Barcelone supérieur dans tous les domaines à celui de la semaine passée à Monte-Carlo.

Une conférence de presse de Rafael Nadal à Barcelone ressemble un peu au numéro de jonglage linguistique auquel nous a habitués Roger Federer. Hier, le numéro 1 mondial a donné dix minutes en castillan (espagnol), vingt en catalan et cinq en anglais. Mais un anglais désormais bien plus précis qu'à ses débuts. Et hier son message était parfaitement audible : « Todo bien ›› (« Tout va bien ››).

 « Dans quels secteurs du jeu vous êtes-vous amélioré par rapport à Monte-Carlo ?

- Je me suis amélioré à tous les niveaux. À commencer par le service. Il a bien mieux fonctionné que la semaine dernière.

- Mais vous vous êtes pourtant fait breaker deux fois d'affilée dans le deuxième set de cette finale...

- C'est vrai, mais ce n'est pas à cause de mon service. J'ai commis des fautes du fond, voilà l'explication. Globalement, je me suis senti beaucoup mieux à l'engagement. Notamment en deuxième balle. À Monte-Carlo, j'avais fait des doubles fautes.

- Qu'en est-il du coup droit ?

- En nette amélioration. Cette semaine, quand j'ai eu la balle côté coup droit dans des conditions normales, j'ai pu la travailler comme je voulais. C'est-à-dire la rediriger, jouer plus profond et, pour finir, frapper des coups gagnants. À Monte-Carlo, il fallait que je sois hyper concentré sur chaque frappe de coup droit car je sentais que ma balle ne faisait pas assez mal. À Barcelone, rien de pareil, notamment en finale et en quarts contre Monfils. Cette semaine, j'ai réussi à frapper mon coup droit long de ligne. C'est un coup très important dans mon jeu, qui me permet d'ouvrir le court.

« C'est spécial d'avoir dépassé à ce niveau le grand Björn ››

- Et le revers est toujours aussi solide...

- Rien à dire de ce côté-là, il a bien fonctionné les deux semaines.

- À Monte-Carlo, vous étiez fâché avec vos capacités de glissade...

- Ça été beaucoup mieux d'une façon générale sur mes déplacements. J'ai pu jouer plus à l’intérieur du court. J'ai été mieux sur la balle, justement à cause d'une meilleure maîtrise des glissades. Mais ça n'a pas été vrai à tous les matches, notamment lors de la demi-finale. Quand j'étais dans le bon timing, comme en quarts et en finale, j'arrivais pile sur la balle pour, par exemple, bien croiser mon coup droit et aller chercher le revers adverse.

- Vous avez maintenant un titre de plus que Borg sur terre. Qu'est-ce que ça signifie pour vous ?

- (Il sourit longuement.) C'est spécial d'avoir dépassé à ce niveau le grand Björn. Parce que, quand il jouait sur terre, il donnait l'impression d'être imbattable. Je pense que je ne donne pas la même impression. Bon, sérieusement, je pense qu'à la fin de ma carrière je pourrai savourer ces sept dernières années écoulées. Jamais je n'aurais pu rêver d'une réussite pareille. Franchement, cette comparaison avec Borg, c'est quand même fantastique pour moi. ›› - P. Co.

article publié dans L'équipe papier du Lundi 25 avril 2011


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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer