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samedi 12 juin 2010

"J'aime la terre battue de tout mon coeur"


Rafa, compte tenu de tes émotions, on pense que c'est un jour très spécial. Dans quelle mesure était-ce spécial ?

Un jour très spécial, une victoire d'importance, l'une des victoires les plus importantes de ma carrière, je pense. Comme je vous l'ai dit à maintes reprises, l'année a été semée d'embuches. L'année dernière, après Roland Garros, les choses ont été difficiles. J'ai travaillé d'arrache-pied pour être ici. J'ai été saisi par la fébrilité, la nervosité pendant tout le tournoi, parce que je voulais à tout prix remporter le titre à nouveau. J'ai saisi les occasions. L'occasion s'est présentée. Donc, ce qui était positif, aujourd'hui, c'était que j'étais prêt à jouer le match, quelles que soient les conditions, à jouer mon meilleur niveau. C'est une journée très spéciale pour moi.

Tu t'adjuges le titre une fois de plus ici. De nouveau, tu es numéro un mondial. Quelle est la chose la plus importante pour toi ?

Je l'ai déjà dit hier, je l'ai répété à plusieurs reprises, pour moi, c'est le trophée qui est le plus important. Remporter Roland Garros est ce qui m'importe. J'ai été numéro 1 déjà. Bien sûr, après le match, j'ai pleuré. Je ne pensais pas à la place de numéro un mondial. Je voulais remporter ce titre, notamment, parce que j'ai beaucoup travaillé pour y parvenir.

Rafa, tu as soulevé le trophée à nouveau. La première fois, c'était en 2005. Ce désir de soulever le trophée une fois de plus, après l'avoir concédé l'année dernière, explique-t-il la façon dont tu t'es battu, notamment sur les balles de break qu'avait Soderling ? Est-ce que tu t'es concentré plus qu'à l'accoutumée ?

J'essaie de faire de mon mieux sur chaque point. Chaque semaine, il y a des statistiques, notamment concernant les balles de break qui ont été sauvées tout au long de l'année. Moi, je suis numéro 1.

Tu as remporté beaucoup de titres. Pourquoi est-ce le titre le plus important ?

Je n'ai jamais dit que c'était le plus important. C'est l'un des plus importants. C'est important de remporter le tournoi cette année parce que, comme je vous l'ai dit, l'année a été difficile. Il était difficile d'accepter les blessures et tout ce qui s'en est suivi. Je me suis demandé si j'étais à 100 %, prêt à rivaliser avec les autres sur le court. J'étais frustré. A l'US OPEN, j'avais une déchirure abdominale. À l'Open d'Australie, j'ai jeté l'éponge parce que j'avais des problèmes. J'ai pu revenir. C'est pour cela que ce jour est spécial pour moi.

Lorsque tu as remporté le match, as-tu pensé que c'est une victoire sur le mauvais sort qui s'est abattu sur toi au cours de ces dernières années ?

Vous savez, lorsque vous remportez un match, vous pensez au nombre d'heures que vous avez passées sur le court, aux efforts que vous avez déployés pour parvenir à jouer votre meilleur tennis. On pense aussi au temps qu'il reste pour remporter un tournoi. Moi, il m'a fallu 11 mois pour remporter un tournoi, donc beaucoup de moments difficiles. Je rentre chez moi, pas de victoire. Et puis, parfois, on participe à un tournoi et il faut jeter l'éponge. Ce sont des moments difficiles à accepter. Je l'ai d'ailleurs déjà dit. Mon objectif personnel était d'être de retour sur le circuit à mon meilleur niveau. C'est ce que j'ai fait. Bien sûr, Roland Garros revêt une importance capitale. Mais c'est aussi une satisfaction personnelle de m'être battu et d'être au meilleur niveau.

Quels sont tes objectifs à Wimbledon ? Tu vas être numéro 1.

Je pense que c'est compliqué que je ne sois pas là-bas, parce que c'est un tournoi auquel je suis très habitué. Mais laissez-moi au moins profiter de cette journée, parce que c'est très important pour moi. Avant de parler de Wimbledon, laissez-moi profiter de ma victoire ici. C'est vraiment la réalisation d'un rêve. C'est très spécial. Demain après-midi, quand je commencerai à m'entraîner à Queen's, je tournerai la page. On parlera de Queen's et de Wimbledon. D'abord, je profite de la journée. J'ai beaucoup de chance. Mon camarade Marc a bien voulu jouer en double avec moi. Je vais me préparer un peu pour le tournoi, pour être en forme. Il m'a fait une grande faveur, parce que je ne pense pas être son meilleur partenaire. Je suis très heureux, je vais essayer de m'entraîner et de passer le plus de temps possible sur le court cette semaine pour reprendre le rythme sur pelouse. Et puis voilà, ce sont mes objectifs. Comme toujours, je vais essayer d'arriver le mieux préparé possible pour jouer le mieux possible à Wimbledon.

J'aimerais que tu nous expliques tes larmes. Etaient-elles de joie ?

C'était de joie, certainement. C'était une grande satisfaction personnelle, parce que toute ma famille, toute mon équipe, moi-même, tout ceux qui m'ont aidé, qui font que je suis là aujourd'hui… J'ai joué ce tournoi avec beaucoup plus d'anxiété. J'étais plus nerveux que d'habitude. J'ai traversé des moments difficiles parce que je n'arrivais pas à trouver ma place sur le court. Et puis, après, bien entendu, c'est un moment très émouvant de gagner. Et puis, la semaine dernière, Asuncion Estruch (une amie de la famille) est décédée. Cela m'a beaucoup marqué. Je n'ai pas pu assister à ses obsèques. C'était une personne extraordinaire, gentille, elle nous manque énormément. Cela m'a beaucoup affecté, je dois le dire.

Rafa, tu peux nous raconter de nouveau la relation qui est la tienne, le lien avec cette terre battue ici ?

Comment dire ? Étant petit, je ne me considérais pas comme un spécialiste de la terre battue. Il semblerait que, depuis 2005, la terre battue a été la surface où j'ai le mieux joué, où j'ai pu adapter ma façon de jouer, de courir Apparemment, mon jeu s'adapte très bien à cette superficie. Je l'aime, je l'aime de tout mon cœur, parce qu'elle m'a donné tant de joie. Gagner ici, à Paris, c'est quelque chose de tellement spécial. Tous les tournois que je gagne sont une satisfaction énorme. Mais gagner le Grand Chelem de nouveau, à Paris, malgré que je l'aie perdu l'année dernière parce que j'étais arrivé mal préparé... J'étais parti avec le moral dans les chaussettes, l'année dernière. Aujourd'hui, je reviens et je gagne. C'est peut-être le tournoi que j'avais le plus envie de gagner.


Traduction de l'article "I LOVE CLAY WITH ALL MY HEART" publié le 07 juin sur le site officiel de Rafa

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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer