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samedi 7 mai 2011

Rafa jouera les demi-finales du Masters 1000 de Madrid


Nadal croque Llodra

Rafael Nadal (n°1) ne fait qu'une bouchée de Michaël Llodra, vendredi, en quarts de finale (6-2, 6-2 en 1h15').

Michaël Llodra avait prévenu. «Il y a plus de chances que j'en prenne une bonne mais j'ai envie de voir ce qu'il a à me proposer. Ça va être du Riton (Henri Leconte, gaucher comme lui, ndlr), à l'abordage. Jeudi (face à Daniel Gimeno-Traver, ndlr), j'ai fait service-volée 90% du temps. Contre Nadal, ce sera pareil. Je ne vais pas changer mon style de jeu parce que je l'affronte.» Illustration de ses propos dès le premier jeu du match. Sur six points disputés, le Parisien tente six services-volées mais encaisse deux passings de revers pour se faire breaker. La terre battue madrilène est dite rapide. Le Majorquin, tenant du titre, s'en accommode pourtant parfaitement pour ajuster son adversaire, qui inscrit 7 points sur 18 montées dans le set initial (6-2 en 34 minutes).

36 succès de rang

En difficulté dès que l'échange s'installe, le Parisien a le mérite d'insister dans sa filière. Une stratégie payante, le Majorquin étant obligé de prendre le maximum de risques. Mais une stratégie usante. D'autant que son service connaît quelques ratés (61% des points gagnés derrière sa première). S'il écarte trois balles de break à 2 partout dans la seconde manche, la quatrième lui est fatale sur une gifle de coup droit (2-3). Le travail de sape porte ses fruits. Michaël Llodra n'inscrira plus le moindre jeu. Rafael Nadal aligne un 13e succès de rang sur terre battue cette saison (en comptant le forfait de Juan Martin Del Potro la veille). Le 36e au total depuis son dernier revers sur la surface. C'était en 2009, à Roland-Garros, face à Robin Söderling. Un adversaire qu'il ne retrouvera pas en demi-finale, le Suédois s'étant incliné face à Roger Federer. - J.G. 

Michaël Llodra : «Je savais que c'était un autre calibre. Mais je ne m'attendais pas à ce genre de conditions. Il y avait du vent tourbillonnant, il faisait peut-être dix degrés de moins que les autres jours. Je ne me sentais pas très à l'aise. Malgré tout, j'ai joué mon match à fond. Mais il a mis la barre très haut d'entrée. C'était mon quatrième match, j'étais un peu fatigué. Son coup droit gicle vraiment beaucoup, il bouge très bien. Quand il se décale latéralement pour tourner autour de son revers, ça tricote. Au retour, j'avais du mal à sentir ma position. Je ne savais pas s'il fallait retourner de loin ou de près. Lui, de son côté, retourne sacrément bien. Il tape fort. Il t'use. Son service n'est pas un point faible mais pas un point fort non plus. C'est plutôt moi qui n'ai pas été bon dans ce domaine-là. Je n'ai pas passé suffisamment de premières balles. J'étais à peine à 30% en début de match.» (AFP)







ATP Madrid - Nadal continue sa promenade de santé


"Ca va être très dur mais j'ai un jeu atypique et en un match tout peut se passer, alors pourquoi pas ?" Comme prévu, Michael Llodra sera resté fidèle à son style de jeu face à Rafael Nadal, en enchaînant les services-volées. Mais Mika a dû se rendre à l’évidence ce vendredi en quarts de finale. "Il y a plus de chance que j’en prenne une bonne" avait confié Mika avant la rencontre. Il ne croyait donc pas si bien dire. Il en aurait fallut en effet bien plus pour s’imposer face à un numéro un mondial en forme et qui ne lâche rien. Rafa arrivait dailleurs dans de meilleures conditions pour jouer ce quart de finale. L’Espagnol n'avait passé que 1h22 sur le cours depuis le début de la semaine (Un 2e tour face à Baghdatis et le forfait de Del Potro). A la différence de Mika qui avait dû disputer trois matchs (contre Querrey, Cipolla et Gimeno-Traver). Et on sait combien cette donnée compte face au numéro un mondial.

Rafa ne pouvait pas mieux commencer le match. Il prend les commandes du set en réalisant le break d’entrée (1-0) puis confirme et creuse l'écart (3-0 en 12 minutes de jeu seulement). Mika subit et n’y arrive pas, aussi bien au service qu’en retour. Rafa continue su sa lancée (4-0) avant que Mika ne stoppe l’hémorragie et ne marque son premier jeu (1-4) au bout de 21 minutes, en sauvant au passage de nouvelles balles de break. Le match s’équilibre, chacun tient son service (5-2). Et c’est en toute logique que Rafa, solide (12 coups gagnants contre 4 fautes directes) s’adjuge le premier set à toute vitesse (34 minutes) sur le score de 6-2. Mika aura été débordé dans l’échange la plupart du temps, avec un ratio négatif de dix fautes directes contre sept coups gagnants.

Dans le 2e set, comme dans le premier, Llodra est d’entrée mis en difficulté mais s'appuie sur sa première balle (2 aces) pour prendre les devants. Rafa lui, continue tout aussi tranquillement, (1-1) régalant au passage le public madrilène de quelques beaux passings. Les jeux défilent (2-2) ce qui n’empêche pas Mika qui s’est fait mal au doigt, de plaisanter avec le kiné lui expliquant qu'il est en train "d'étouffer" son adversaire. Et même si Mika ne veut rien lâcher, il doit finalement concéder sa mise en jeu (2-3). L’Espagnol enchaine (4-2 puis 5-2), faisant taire les derniers espoirs du Français. Avant de conclure le match (6-2) en 1h15.

Rafa continue donc son petit bonhomme de chemin sur la terre battue madrilène. Et enregistre une 13e victoire d’affilée sur la surface cette saison. Une chose est sûre, il n'était donc pas question pour Rafa de s'éterniser sur le court aujourd'hui. Judicieux avant un premier vrai test face à Roger Federer ou Robin Soderling samedi, en demi-finale. -  Marion Chervy

 article publié sur WeLoveTennis.fr 







Une heure face à la « bête ››

Battu 6-2, 6-2, par Rafael Nadal, Michaël Llodra explique en quoi la balle du numéro 1 mondial est spécifique.

De « Ritonnades », il n'y eut point : trop hésitant dans le vent tourbillonnant qui soufflait sur le central, émoussé par ses trois succès précédents, face à Querrey, Cipolla et Gimeno-Traver, Michaël Llodra n'a résisté qu'un peu plus d'une heure à Rafael Nadal (6-2. 6-2). Il n'avait affronté l'Espagnol qu'une fois en Challenger en 2003 - autant dire il y a un siècle. Il raconte ici « ce que ça fait » de se retrouver de l'autre côte du filet.

Un garçon dans le vent. – « Je savais que c’était un autre calibre, un joueur d'une classe différente. Mais les conditions ne m'ont pas avantagé. Rien à voir avec mes autres matches. Il y avait beaucoup de vent aujourd’hui (hier). Généralement, je ne suis pas à l'aise dans ces conditions-là, mais c’est encore pire face à lui : vent dans le dos, sa balle gicle encore plus ; face au vent il peut encore plus se livre. »

Un coup de lasso – « En coup droit, tu sens que ça gicle énormément. Il a un coup de lasso en fin de geste qui donne à la balle une énorme accélération. C'est fou comment il peut accélérer sa tête de raquette. Ici avec l'altitude et le vent, c'est encore pire. Et quand il se décale en coup droit, pfffff... Des fois, je faisais un chip sur son revers, mais il tournait autour à deux mille à l'heure. Son déplacement  latéral  est impressionnant. Ses jambes « tricotent » vite et bien. »

Le marteau et l’enclume – « J'ai un peu de mal à juger son service parce que j'étais moi-même trop hésitant. Avec le vent, j’avais du mal à trouver la bonne position. Le service n'est pas un point faible, mais ce n'est pas non plus son point fort. Ce qui le rend un peu plus dur à lire, c'est qu'il est gaucher. On n'a plus beaucoup l'habitude sur le circuit. Je trouve son retour et son passing plus impressionnants. Même de loin, il est capable de taper très fort. En revers, il trouve des angles incroyables. Je crois que c'est grâce à sa deuxième main qu'il fait tant de dégâts. En passing, il ne se pose pas de questions: il pose son appui et, vlan il balance les bras. Ça fait boum ! »

Ca use, Ca use… -  « Je n’ai pas vraiment eu de mal à lire ses coups. Mais quand il prend l’échange à son compte avec son coup droit, il fait presque ce qu'il veut. Il trouve des angles tellement incroyables que, même si tu lis bien son coup, tu es rapidement sur le reculoir. T’en remets une, puis deux, puis trois, et au bout d'un moment, tu fais une cloche... Tous les meilleurs joueurs du monde ont une grande qualité de frappe et elles sont toutes différentes. Un Federer ou un Söderling peuvent te crucifier en une seule frappe. Nadal, c'est plus à l'usure. Il enchaine deux, trois, quatre frappes et c'est ça qui est usant... Sans oublier un truc : il a une vitesse de bras impressionnante. Quand il est bien placé, la balle va quand même très, très vite. » – Vincent Cognet

article publié dans L'équipe papier du Samedi 7 mai 2011


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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer