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mercredi 25 mai 2011

Rafa repousse ses limites


Nadal s'est fait peur

Pour la première fois de sa carrière, Rafael Nadal est poussé aux cinq sets à Roland-Garros. Il s'impose (6-4, 6-7 [2], 6-7 [2], 6-2, 6-4 en 4h01') contre John Isner et rejoint Pablo Andujar au deuxième tour.

Rafael Nadal est simplement humain. Comme tous les joueurs, il peut douter. Pour Rafael Nadal comme pour les autres, un premier tour de Grand Chelem développe son quota de stress. Et ce stress s'enveloppe de doutes avec deux défaites en finale sur sa terre. Il n'est plus invincible sur sa surface de prédilection, il le sait et ses adversaires aussi. En l'absence d'ascendant psychologique, il reste le jeu et l'adversaire. Du haut de ses 2,08 m, John Isner n'a rien de rassurant.

Le lift du Majorquin lui arrive à hauteur de hanches, son service supersonique lui offre des points gratuits pour souffler et son jeu ne donne pas de rythme au quintuple vainqueur des Internationaux de France. L'Américain prive de temps le numéro 1 mondial qui aime s'installer dans sa zone de confort. Le regard inquiet et le sourcil dressé, Rafael Nadal souffre. Le Majorquin mène pourtant 6-4, 4-2, mais il ne joue pas bien. Sa longueur de balle flirte avec le carré de service, les fautes directes s'accumulent (27 au total et 50 points gagnants) et sa balle ne gicle pas avec la tension. Et surtout il tremble sur les points importants (5 balles de break converties sur 15, 1/1 pour Isner).

Premier cinq sets pour Nadal à Roland-Garros

La sanction finit par tomber avec un débreak à 4-3 et un tie-break sabordé par deux grosses fautes de coup droit de l'Espagnol pour débuter. John Isner se prend à y croire. Dans la troisième manche, le marathon man de Wimbledon sauve deux balles de set à 6-5 (15-40) par un ace et un service gagnant puis achève le deuxième jeu décisif par un retour gagnant. Mais il faut tenir et le numéro 1 mondial est un immense champion. Dès le début de la quatrième manche, il breake sur une double faute adverse. Il serre le poing et se tourne vers son clan. Le match vient de tourner après 2h52'.

Comme par magie, ses passings de revers recommencent à fuser et ses frappes de coup droit redeviennent des poisons. «A 30-A au dernier jeu, j'avais besoin d'oxygène, j'étais au bord du malaise, avoue l'Américain. Mes jambes étaient mortes.» Nadal, ça use. Mais pour la première fois, il perd un set (même deux) au premier tour de Roland-Garros. Pour la première fois, il joue un match en cinq sets Porte d'Auteuil. Mais il n'a pas perdu toutes ses habitudes à Paris avec une 39e victoire en quarante matches. Sa joie intense à la fin du match témoigne de sa frayeur. «Oui, c'était très difficile», lance-t-il en français au micro de Cédric Pioline sur le court. Rafael Nadal sait aussi s'adapter à toutes les situations. - Sophie DORGAN

article publié sur Lequipe.fr



RG - Nadal s'arrache !

Dieu que ce fut dur ! Rafael Nadal remporte dans la douleur son premier tour, face à John Isner, 6-4 6-7(2) 6-7(2) 6-2 6-4, en 4h01 de jeu.

article publié sur WeLoveTennis.fr







Le roi a vacillé

Rafael Nadal a été poussé aux cinq sets par John Isner. Jamais le quintuple champion n'avait connu un début si laborieux à Roland-Garros.

Mené deux sets à un par le géant américain John Isner, Rafael Nadal s'est retrouvé hier dans la même situation que face à Söderling en 2009, lors de sa seule défaite dans ce stade. Il a su cette fois inverser la tendance, trouvant au meilleur moment la clé pour enfin retourner les missiles d'Isner au service. Mais ce match fait-il entrer le numéro 1 mondial en eaux troubles ?

Et John Isner claqua un retour gagnant pour empocher un deuxième tie-break. Le tableau d'affichage avait désormais une touche surréaliste. C’était bien Rafael Nadal, l’homme qui avait survolé la précédente édition en ne lâchant aucun set qui se retrouvait mené deux manches à une. Un Nadal qui n'avait jamais concédé le moindre set dans son match d'ouverture. Allait-il entrer dans l'histoire de Roland-Garros à reculons en devenant le premier champion en titre de l’histoire à être éjecté dès le premier tour ? Les retardataires avaient rejoint leur siège. « Salle » comble. Vingt degrés, pas un nuage, un décor parfait pour assister à un exploit.

Porté par le public, Isner le « petit » au grand gabarit avait su séduire en ne se contentant pas d'envoyer du bois du haut de son double mètre (2,06 m). Il tenait l’échange grâce à la puissance de ses coups et à un déplacement plus qu'honnête vu ses grands segments. C’était lui, en outre, le guerrier sabre au clair qui partait à l’assaut du filet. Tout pour plaire. Ce qui ne peut expliquer malgré tout le soutien ambigu de Roland-Garros à son quintuple champion.

Heureusement, il restait au moins une voix indéfectiblement amie, celle de son coach et oncle Toni. Avec ses accents de ténor, on ne peut pas la louper. D’autant que Tonton a une tactique toute simple Pour se faire entendre de son neveu, il s’exprime le dernier, quand tout est devenu calme. Neuf fois sur dix, il s'agit d'un classique « Vamos Rafael ». Dieu ! Qu'il en avait besoin de ses encouragements, le numéro un mondial, confronté à une équation quasi insoluble : comment arriver a breaker afin d'éviter le jeu couperet du tie-break ? « La clé du match, c'est quand j’ai réussi le break .au quatrième, » raconte l’intéressé. « Le problème était tout simple dans cette manche. J’avais six jeux pour breaker, sinon j'étais en grand danger dans un nouveau tie-break. Quand j’ai réussi à remporter cette quatrième manche, je me suis dit : Ouf ! Pas de tie-break au cinquième. »

Nadal : « Il m’arrive trop souvent de perdre le contrôle du match »

Mais pourquoi celui qui peut être considéré comme le meilleur joueur de tous les temps sur terre a-t-il paniqué dans les tie-breaks, face à un joueur qui n'a jamais gagné un titre sur terre, qui n'est que 39ème mondial et qui n’avait même pas un bilan de l’année positif dans les jeux décisifs (11 gagnés, 12 perdus) ? « Parce que je suis souvent mauvais dans mes premiers tours à Roland Garros et que cette fois j’avais hérité d'un joueur atypique », répondit-il en substance. Parce qu'il n'est pas encore habitué aux nouvelles balles. Toni Nadal a souffert tout l’après-midi : « La balle lui échappait. » Impression confirmée par l’intéressé : « Ces balles sont différentes de celles des tournois précédents. Et un tel changement, ça modifie pas mal de choses. Il faut être un joueur de tennis pour comprendre ces subtilités. Les balles restent plus longtemps dans le cordage. Il faut s’y faire. Aujourd’hui, je manquais de contrôle pour prendre des risques, je jouais trop court. »

D’où cette capacité d’Isner à rentrer dans le court et à prendre le filet. Ajoutez à ça le stress de n’avoir pas le droit de perdre son service et vous obtenez le roi de la terre pas loin d’y faire son trou. Mais Nadal se chargea de déchirer le faire-part. Au cinquième set, il sortit trois retours de folie pour breaker à 1-1. Et à 5-4, il avait retrouvé suffisamment de contrôle pour pilonner long en coup droit face à un Isner superbe de résistance. Un beau moment de tennis. Que Nadal ferait bien d’analyser à fond.

Il le sait : « Ces derniers mois, comme aujourd’hui où je mène un set, un break (6-4, 4-2), il m’arrive trop souvent de perdre le contrôle d’un match. J’ai joué deux heures de trop aujourd’hui. Ca fait six ans que je supporte le stress d’être numéro 1 ou 2 mondial. Je ne dis pas que je suis dans une mauvaise passe, mais je dois faire des ajustements. » Très vite alors, s’il veut retrouver peut être un certain Djokovic en finale. – Pascal Coville

article publié dans L'Equipe papier du mercredi 25 mai 2011 










Nadal n'a pas été en danger

Nadal a survécu à un premier tour effrayant contre l'Américain John Isner : 6/4 6/7 6/7 6/2 6/4. Sur le papier 6/4, au dernier set, ça ressemble à un match serré, avec un risque d'élimination. Mais en y regardant bien, Nadal a mené un set et un break, il aurait pu mener 5/3 au deuxième et le match aurait été terminé en moins de deux heures. Ensuite, après qu'Isner a méné 2 sets à un, Nadal n'a fait aucune faute directe dans le quatrième et il a gagné 6/2 en breakant deux fois Isner. Dans le cinquième, il a mené 3/1, il a eu des balles de double break et il n'est donc pas passé loin d'un set facile.

Sur les rails pour un sixième Roland-Garros

Donc sur le papier, c'est serré, mais vu par les yeux de quelqu'un qui a déjà gagné le tournoi et vu, je pense, par les yeux de Rafa, c'était comme un match de boxe serré en quinze rounds, un match de poids lourds, au cours duquel Nadal est resté proche d'Isner pendant trois heures et puis, petit à petit, il s'est élevé. Et il n'a pas été en danger.

Si j'étais Rafa ou Toni je jouerais Isner différemment, pour la fois d'après. Je prendrais les deuxièmes balles de service plus tôt, je serais plus agressif, je varierais davantage pendant les rallies du fond. Isner est un adversaire difficile, même sur courts lents. Avec son service, il obtiendra toujours des points gratuits, même sur les courts lents... 6/4 à la fin, c'est serré pour ceux qui veulent bien y croire. Mais pour Isner, pour Djokovic, pour Federer, pour tous ces gars, il leur faudra battre Nadal en quatre heures, en cinq heures. Rafael Nadal reste sur les rails pour gagner son sixième Roland-Garros. - Mats Wilander



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"Gagner contre un champion comme Rafael signifie beaucoup pour moi. Rafael est un joueur fantastique. Il va être présent longtemps et je suis content d'avoir gagné ce titre avant qu'il ne les prenne tous" --Roger Federer